Le président, Azali Assoumani, a profité de l'investiture du Bureau régional de la Chambre d'agriculture, à Moheli, pour appeler ...
Le président, Azali Assoumani, a profité de l'investiture du Bureau régional de la Chambre d'agriculture, à Moheli, pour appeler à continuer dans la culture de l'autosuffisance alimentaire. Le développement de la culture de la vanille fait partie des priorités du gouvernement au regard de sa valeur nutritive pour les populations et des devises qu'elle peut procurer par sa vente à l'exportation. Dans la sous-région de l'Océan Indien, Madagascar s'illustre à l'international par sa culture de la vanille, l'une des plus prisées du monde. Le président, Azali Assoumani, ne demande, donc, pas à ses frères et sœurs agriculteurs d'inventer le fil à couper le beurre, mais, à suivre, juste, le bon exemple qui est donné par le voisin malgache. Pour ce qui concerne la lutte contre le braconnage et les vols dans les champs, il en fait son affaire.
Azali Assoumani rencontrait le monde de l'agriculture (auquel il appartient lui-même en tant que producteur de la vanille), mais aussi, de l'élevage et de la pêche, car il se trouve être le pilier du développement des Comores (notre photo). Pour montrer sa volonté d'asseoir le développement du pays sur ce secteur stratégique, il a annoncé l'organisation d'une Grande table ronde sur l'agriculture, l'élevage et la pêche, au lendemain du référendum du 30 juillet, une date à laquelle le gouverneur Fazul a appelé les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs, à inscrire sur leur agenda, pour aller voter OUI. Ils devront voter pour leur propre intérêt sachant que cette constitution (si elle ne leur convient pas par la suite) sera toujours perfectible, contrairement, au coran qui, lui, est immuable, a-t-il poursuivi. Voilà pourquoi la Grande table ronde annoncée par le chef de l'Etat sonne comme la mise en place des fondations d'une modernisation de ce secteur, qui porte le pays. [next] Ne dit-on pas que ventre affamé n'a point d'oreille ? D'où l'utilité de l'agriculteur, des éleveurs et des pêcheurs dans le bien être des Comoriens et des Comoriennes.
Quand le président fait l'éloge du secteur agricole, la politique n'est jamais très loin. En effet, il n'a pas manqué de souligner la stabilité (politique) des Comores qui tient la comparaison dans l'Océan Indien avec les pays comme Maurice et même la très française Ile de la Réunion. « Les Accords de Fomboni ont eu un grand intérêt pour le bien de notre pays et rien ne nous poussera à démolir ce qui a été utile pour notre pays. Les Assises nationales et les recommandations qui en sont sorties, ont la seule et unique ambition d'améliorer ces Accords de Fomboni et notre constitution. La tournante des îles est renforcée mais la tournante des personnes est morte », a-t-il insisté bien qu'il s'adressait à une assistance déjà convaincue.
Après avoir rendu un hommage appuyé au président de la Chambre d'agriculture, qui est un natif de Mayotte (cette île devenue un département français d'Outre-Mer, ce qui est considéré comme une provocation par les Comores qui cherchent à la faire revenir dans le giron national), Azali Assoumani s'est attiré des applaudissements devant l'assistance, essentiellement, composée d'agriculteurs, d'éleveurs et de pêcheurs : « Mon gouvernement compte 3 agriculteurs (sans compter lui-même le président de la République, ndlr) et 2 dans mon cabinet. C'est dire la place de ce secteur dans ma stratégie. Je sais que nous n'avons pas encore pris nos responsabilités pour l'exploitation de nos ressources halieutiques. Et pourtant, des pays se sont enrichis grâce au poisson. Nous devons commencer cette exploitation, être vigilants et éviter que des gens viennent nous voler notre richesse sous prétexte qu'ils font des recherches ! ». Voilà qui est bien dit. L'objet de la Grande table ronde annoncée par le président sur ce secteur est d'ores et déjà tracé. Rendez-vous est pris après le référendum.
D'un de nos envoyés spéciaux à Moheli (Comores)
Afrique Éducation
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