UNION DE L’OPPOSITION COMMUNIQUE Malgré les appels répétés de l’Union de l’Opposition, de la Société civile, des Elus, des Sages ...
UNION DE L’OPPOSITION
COMMUNIQUE
Malgré les appels répétés de l’Union de l’Opposition, de la Société civile, des Elus, des Sages et de la Communauté Internationale à sursoir l’organisation du référendum afin de permettre un véritable dialogue inclusif en vue d’un consensus national sur tout projet de réforme constitutionnelle, le Président Azali est passé outre, privilégiant la force brutale et la répression.
Le lundi 30 juillet, le régime a organisé son référendum qualifié unanimement d’anticonstitutionnel et d’illégal par tous les observateurs objectifs. Aucune organisation internationale n’a cautionné la mascarade. L’Union Européenne qui a toujours soutenu le processus électoral démocratique aux Comores a pris ses distances en n’apportant aucun soutien, ni financier, ni matériel, ni technique. Le référendum a été organisé dans un climat de terreur caractérisé par des arrestations d’opposants et un déploiement massif de l’armée, notamment dans l’île autonome d’Anjouan.
Le mot d’ordre de boycott lancé par l’Union de l’opposition et la société civile a été largement suivi par la population à travers les trois îles. L’Union de l’opposition remercie le peuple comorien d’avoir dignement rejeté ce référendum illégal en désertant les bureaux de vote. Jamais dans l’histoire post-indépendance des Comores, le taux de participation à une élection, estimé à 6 %, n’a été aussi bas. Malgré cela, le régime annonce un taux de [next] participation record fantaisiste de 63 %. Ce qui a fait écrire au journaliste Bruno Minas de RFI : « Après une journée de scrutin marquée par des bureaux de vote vides et des urnes pleines, les Comoriens se retrouvent avec un nouveau régime politique.»
Les observateurs de la Force en attente de l’Afrique de l’Est (EASF) ont fait le même constat. En effet, la fraude a été massive, certains membres des forces de l’ordre n’ont pas hésité à entrer dans des bureaux de vote pour participer au bourrage des urnes. Un peu partout des troubles ont émaillé le déroulement du scrutin. L’Union de l’opposition condamne l’acte barbare perpétré au bureau de vote de Sanfil à Moroni au cours duquel un militaire a été gravement blessé à l’arme blanche. L’Union de l’opposition dénonce les propos du Ministre de l’Intérieur qui s’est empressé, quelques minutes après le drame, d’indexer le parti JUWA. La violence n’a jamais été du côté de l’opposition qui a toujours manifesté pacifiquement malgré une répression brutale.
L’Union de l’opposition rejette ce référendum anticonstitutionnel et illégal et le considère comme nul et non avenu et demande au Président Azali de tirer les conséquences de ce désaveux du peuple comorien. L’avenir des Comores ne peut se bâtir dans la division et l’instabilité. L’Union de l’opposition appelle l’ensemble des forces vives à rester unies pour un sursaut national afin de sauver la paix et l’unité du pays.
Fait à Moroni le 31 juillet 2018
Pour l’Union de l’Opposition, le porte-parole.
COMMENTAIRES