"Le président de l'Union des Comores est incontestablement dans son droit quand il envisage d'organiser un référendum pour mod...
"Le président de l'Union des Comores est incontestablement dans son droit quand il envisage d'organiser un référendum pour modifier la Constitution. Ce pouvoir de modification lui est clairement reconnu. Seulement, le référendum va s'organiser dans des circonstances inhabituelles avec le transfert controversé et bien calculé des compétences de la Cour Constitutionnelle à la Cour Suprême dont les membres, nous le savons tous, sont à la merci du Chef de l'Etat dans un pays africain comme le nôtre.
Photo d'archives |
Nous comprenons au lendemain du rassemblement de Missiri du 24 juin scellant l'alliance entre le Soma et la Crc ou du moins la mouvance présidentielle que le Chef de l'Etat entend dans son projet de révision offrir au président sortant la possibilité de se représenter aux élections pour un second mandat successif et immédiat afin de disposer du temps nécessaire pour achever ses projets de développement.
Je dois avouer que l'idée n'est pas mauvaise en soi mais la difficulté se situe au niveau du fait que ce changement constitutionnel va s'opérer à un moment où un nouveau cycle de la tournante est déjà entamé et devait logiquement continuer jusqu'au bout au nom de la paix et de la stabilité du pays.
M. le président, le peuple comorien vous reproche d'avoir commis deux erreurs monumentales qui ont marqué négativement l'histoire politique de notre pays, à savoir:
1) le coup d'Etat inutile et injustifié de 1999 et
2) l'élection inattendue et forcée de 2002.
N'en commettez pas une troisième, M. le président, alors qu'une possibilité s'offre à vous d'entrer dans l'histoire des Comores par la grande porte et par les honneurs.
Rappelez-vous, Excellence, de l'interview que vous avez accordée à la chaîne étrangère suite à la chute du président Compaoré même si nous savons que vous avez tenu ces propos en ayant l'intime conviction que vous ne reviendriez plus jamais au pouvoir.
Faites les réformes que vous jugez nécessaires pour l'amélioration du système politique et pour le bien du pays et retirez vous de la vie politique des Comores. C'est tout ce qui peut vous honorer, l'autre voie n'étant jonchée que d'incertitudes.
Prouvez votre bonne foi, M. le président, et laissez un bon souvenir au peuple souffrant des Comores. Vous avez déjà passé assez de temps au pouvoir alors que le peuple ne vous a pas choisi librement ou bien pour ce que vous êtes. Saisissez cette opportunité pour réécrire votre histoire de manière positive. Yes, you can. Et vous ne le regretterez pas."
Par Babayou Houmadi