A Madagascar, après plusieurs mois d'interrogations quant à la tenue, au report ou à l'anticipation de l'élection présidentie...
A Madagascar, après plusieurs mois d'interrogations quant à la tenue, au report ou à l'anticipation de l'élection présidentielle cette année, les dates ont été annoncées ce vendredi 29 juin par le Premier ministre. Ce sera donc le 7 novembre puis le 19 décembre. Une élection légèrement anticipée. Les dates ont été arrêtées « après avoir examiné la proposition » de la Commission électorale indépendante (Céni) et après « avoir pris en compte la position des uns et des autres », affirme le chef du gouvernement, espérant l'apaisement. A quatre mois désormais de l'échéance, il reste un point d'achoppement crucial pour les organisateurs : le financement de ce scrutin.
« Aujourd'hui, le conseil du gouvernement, après avoir examiné la proposition de la Céni (Commission électorale nationale indépendante), vient de décider que la date des élections présidentielles sera comme suit : le premier tour aura lieu le 7 novembre. Et le second tour aura lieu le 19 décembre. »
Une annonce laconique. En quelques secondes, le Premier ministre Christian Ntsay a mis un terme à toutes les rumeurs de calendrier électoral qui allaient bon train ces dernières semaines. Cependant, pas un mot sur les quelque 7 millions d'euros manquants pour l'organisation du scrutin : 4,5 millions d'euros [next] à trouver dans le budget national et 2,6 millions auprès des bailleurs internationaux via le SACEM (Soutien au cycle électoral de Madagascar). Le chef du gouvernement s'est ensuite exprimé à huis clos devant le corps diplomatique réuni au grand complet.
Le Mapar, parti de l'ancien chef de l'Etat Andry Rajoelina qui a rejoint le gouvernement de « consensus », s'est d'ores et déjà dit favorable à la date annoncée.
Il y a vraiment un engouement de la population à participer activement à cette élection présidentielle. Herymanana Razafimahefa, porte-parole du Mapar29-06-2018 - Par Michel Arseneault
Soulagement
« Nous sommes rassurés par la décision du gouvernement d'annoncer la date aujourd'hui. On n'attendait que ça ! salue pour sa part Violette Kakyomya, la représentante du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l'un des gros contributeurs de l'organisation de l'élection présidentielle. Les fonds ne sont pas réunis, mais vous savez, dans tous les processus électoraux, on mobilise les fonds jusqu'à la dernière minute ! Mais nous sommes confiants ... Nous sommes confiants. Nous allons continuer à travailler pour mobiliser les fonds, que ce soit du côté du gouvernement ou des partenaires. »
Le compte à rebours a donc commencé. Les bailleurs – comme l'Union européenne – qui conditionnaient le décaissement de certains financements à la présentation d'un calendrier électoral vont désormais pouvoir débloquer les fonds promis. Une réunion avec les différents partenaires pour discuter des montants manquants est d'ores et déjà prévue le 5 juillet prochain. Par RFI
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