Aujourd’hui, nombreux s’interrogent sur les relations qui lient le Président Azali Assoumani et le vice-président Djaffar AHMED SAID HASSAN...
Aujourd’hui, nombreux s’interrogent sur les relations qui lient le Président Azali Assoumani et le vice-président Djaffar AHMED SAID HASSANI. Beaucoup penseraient que leur lien remonte de 2016. Je leur invite à remonter un peu plus loin.
En 1999 déjà, quand le Président Azali Assoumani a pris le pouvoir, celui qu’on considérait comme un jeune magistrat a servi loyalement et fidèlement celui qu’il l’a nommé Procureur Général et cela jusqu’en 2006.
Les trois pouvoirs des îles de l’époque peuvent en témoigner lorsqu’ils se trouvaient dans une opposition sans précédente avec le pouvoir de l’Union et que la justice a choisi de se ranger du côté du pouvoir de l’union pour préserver la paix sociale et la cohésion nationale.
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Faut-il le rappeler qu’en 2006 la CRC, parti aujourd’hui au pouvoir, a connu sa défaite la plus cuisante à l’élection présidentielle, qui a vu l’arrivée au pouvoir de Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. D’ailleurs, une fois ce dernier au pouvoir, les caciques et les cadres de ce parti ont été poursuivis, accusés de détournement de fonds et certains jetés même en prison.
Des procédures très cavalières à l’époque où le président de la chambre d’accusation- qui n’était autre que le Juge Djaffar AHMED SAID HASSANI- les a fait tous libérer au grand dam du pouvoir sambiste. Le gouvernement de l’époque n’a pas tardé à réagir et le Juge Djaffar AHMED SAID HASSANI s’est vu immédiatement relevé de ses fonctions.
La suspension aura duré plus d’un an.
Lorsque tous les azaliste ont quitté le navire par peur et/ou par défection, le Juge Djaffar est resté au côté du président Azali Assoumani et a subi les affres du monde dans le seul but de protéger le Rais.
Beaucoup se sont interrogés sur le choix de Djaffar AHMED SAID HASSANI comme vice-président par le Président Azali ASSOUMANI. Sachons-le alors, ce choix n’est pas fortuit. Quand tous les autres prenaient leur distance envers M. Azali ASSOUMANI, M. Djaffar est le seul à avoir soutenu moralement et psychologiquement le Président.
Je me rappelle quand mon ami Djaffar AHMED voulait coûte que coûte que je tisse une amitié avec l’ancien président, qu’il considérait comme le futur sauveur de la République. Avec son parti blanc- devenu aujourd’hui un gêne chez nombreux azalistes- le vice-président Djaffar a soutenu le candidat Azali jusqu’au deuxième tour avant que d’autres partis viennent nous prêter rescousse.
Si aujourd’hui, certains- certes une minorité- pensent que le vice-président a trahi celui qui a fait de lui un vice-président, ils se trompent et je peux me permettre d’affirmer qu’ils ignorent l’histoire des deux hommes. Je pense que le vice président Djaffar AHMED SAID HASSANI est fidèle à ses convictions d’homme de droit et s’est hissé contre le piétinement de la constitution, un acte sans précédent aux Comores.
Il faut protéger cet homme politique qui a choisi la bravoure car sûrement il sera jeté en pâture par ces assoiffés de pouvoir du colonel Azali ASSOUMANI. Le choix du droit et de la continuité avec Azali, avec un pouvoir controversé a été très vite fait par cet ancien magistrat que tout le peuple et le pays ont rendu hommage.
A ceux qui pensent qu’en dénonçant le processus, Djaffar AHMED SAID HASSANI est en train de mettre au-dessus de tout ses propres intérêts, je leur dis tout simplement que ce pouvoir est le sien, il aurait les moyens de s’en approprier indignement et au détriment de la cohésion nationale, mais l’histoire l'aurait rattrapé dans un futur très proche.
Ce monsieur qui m’a choisi comme son Directeur de Cabinet et cela sans considération politico-politicienne, ni communautaire m’a toujours dit ceci : « oui, je veux que tu sois loyal envers moi, mais la loyauté ne signifie pas obéissance, ni soumission. La loyauté consiste à m’interpeler d’une manière objective si nécessaire, et être disposé à vous opposer à mes idées si vous trouvez qu’elles ne sont pas productives ou vont à l’encontre de l’intérêt commun ».
Je vous ai compris Monsieur le vice-président. Par Mistoihi Abdillahi