A six semaines du référendum visant à changer la Constitution du pays, le vice-président Djaffar a déclaré ce week-end à l'occasion d...
A six semaines du référendum visant à changer la Constitution du pays, le vice-président Djaffar a déclaré ce week-end à l'occasion de la cérémonie des voeux de l'Aïd el-Fitr à Mrodjou que ce projet ne suivait pas les voies légales puisque la Cour suprême s'est vue transférer provisoirement les compétences de la Cour constitutionnelle il y a déjà plusieurs semaines.
La sortie du vice-président Ahmed Saïd Djaffar est perçue comme un vrai pavé dans la mare. Léger camouflet pour les uns, soutien de taille pour les autres. L'union de l'opposition se réjouit que le vice-président appelle la population à refuser la dérive dangereuse du pouvoir.
Suite à cette sortie médiatisée du Vice-président Djaffar, l'homme d’affaires Daoud Halifa, a répondu en exclusivité aux questions de habarizacomores.com:
Comment percevez-vous cette sortie du Vice-président Djaffar le jour de l'Aïd el-Fitr à Mrodjou? Est ce une surprise pour vous?
À mon avis la sortie de djaffar n'est pas surprenante, on savait déjà la tension qui régnait entre les deux hommes depuis un an. Azali confiait à certaines personnes de son dégoût à l'endroit de son vice président, nous semblons êtres surpris aujourd'hui, mais les relations des vice-présidents qui se sont succédés dans les mandats passés ont été toujours entachées par ces tensions. Cela est vrai avec le premier mandat Azali avec Kaambi Elyachourtu Mohamed, Sambi et Idi Nadhoim, Fouad Mhadji et Ikililou, aujourd'hui Djaffar et Azali. Tous les présidents se transforment en monarque, ne concèdent à aucune parcelle de pouvoir à ses vice-présidents d'où une frustration compréhensible. On arrive là, à poser la question de nos institutions. La seule nouveauté dans le cas Djaffar est sa sortie publique.
On évoque déjà la possibilité d'un départ du gouvernement de Djaffar. Qu'en pensez-vous?
S'agissant des rumeurs ambiantes concernant son départ éventuel, cette question pose autant des problèmes qui peuvent paraître à première vue insolubles et les interprétations divergent selon l'appartenance du bord. Au niveau du pouvoir aujourd'hui, le raisonnement est le suivant. Le pouvoir perçoit la «défection» du vice président Djaffar comme étant une démission, et prenne l'exemple américain, bien que les situations ne sont pas semblables. Aux États-Unis, il peut y arriver que le vice-président soit en désaccord avec le président. Il le distille ce désaccord en privé tout en sachant que cela paraîtra dans les journaux. Il s'abstient toutefois d'afficher ce désaccord en publique.
Un remplacement du Vice-président est-il possible dans notre constitution?
Dans certains milieux du pouvoir, la frange la plus extrémiste suggère le remplacement du vice président, par qui ? Et comment? Certes une disposition de l'article 14 de notre constitution prévoit des modalités de remplacement de celui-ci en cas de vacances. La question est de savoir, peut-on considérer qu'il y a vacances, par le seul fait de prendre la parole parcqu'il manque de solidarité gouvernementale, si j'ose parler ainsi ? Encore une fois et sous réserve d'une interprétation juridique, domaine ou je laisse le soin à d'autres habilités à agir en la matière, en supposant que la question trouve une réponse. Peut être je pourrais me permettre cet écart: nous sommes déjà dans une situation politique extrêmement tendue, serait judicieux pour le pouvoir de créer une unième crise alors que les précédentes restent insolubles
Un mot pour résumer...
Si je devais résumer les 43 ans de la vie politique Comorienne, nous avons pris l'habitude d'entendre des responsables politiques dénaturer, tronquer, mutiler des phrases et citations, au service de leur propre logique. Cela où réside la difficulté des pouvoirs et des oppositions à construire un dialogue bénéfique pour la nation que nous tentons vainement de construire.
Propos recueillis par A.Z.H