Native de Moroni, Sitti Thourayat est une actrice comorienne originaire de la Grande Ile. Elle a joué le rôle principal dans plusieurs film...
Native de Moroni, Sitti Thourayat est une actrice comorienne originaire de la Grande Ile. Elle a joué le rôle principal dans plusieurs films, notamment dans le long métrage « Mon patron et moi » ou dans « Terre négligée » de Zainou El Abidine, meilleur film étranger au festival Mobil Film de Paris en 2016.
Pourquoi le théâtre ?
Tout a commencé au Chioni (école coranique) où les élèves plus âgés jouaient au théâtre. Il y avait souvent des compétitions et j’y assistais avec passion, comme simple spectatrice. J’ai toujours admiré les actrices, l’idée de me retrouver dans un rôle principal m’a toujours fascinée. Ma grande sœur faisait partie des acteurs. Je l’attendais pendant qu’elle répétait pour rentrer ensemble à la maison.
A force de les regarder jouer, j’ai eu envie de jouer. Un jour, une des actrices était absente et il a fallu la remplacer. A force de la regarder, je maîtrisais son rôle et je me suis proposé à la troupe. Tout le monde a refusé en disant que je n’étais pas capable, en plus j’étais très timide. Mais au final le metteur en scène a accepté de me laisser essayer. Et il ne l’a pas regretté.
A force de les regarder jouer, j’ai eu envie de jouer. Un jour, une des actrices était absente et il a fallu la remplacer. A force de la regarder, je maîtrisais son rôle et je me suis proposé à la troupe. Tout le monde a refusé en disant que je n’étais pas capable, en plus j’étais très timide. Mais au final le metteur en scène a accepté de me laisser essayer. Et il ne l’a pas regretté.
Comment en êtes-vous venue à en faire un métier ?
Un jour à l’alliance franco-comorienne de Moroni, j’ai rencontré Soumette Ahmed, comédien international comorien. Grace à lui, j’ai intégré le Théâtre Djumbé et j’ai ensuite décroché le premier rôle féminin dans Antigone, et autres pièces. J’ai continué à jouer et à participer à plusieurs ateliers de théâtre, notamment en France au programme Culturelab : un stage qui était programmé dans le cadre de la 67è édition du festival d’Avignon.
Il y a une dimension sociale dans votre démarche d’actrice ?
Actuellement j’anime des ateliers de théâtre, conte et art plastique à Anjouan (N.D.L.R. la deuxième île des Comores), dans la région de Nyumakélé, au village d’Adda précisément. Cela dans le cadre de la célébration des onze ans de l’école communautaire Maeecha, une école créée par l’ONG Maeecha pour accueillir les enfants les plus vulnérables de la région. Je travaille sur des thèmes tels que la maltraitance, le mariage précoce, l’éducation ou la non-discrimination. A mon retour à Ngazidja je vais jouer dans un feuilleton dont je serai l’héroïne. J’ai passé le casting juste la veille de mon départ pour Anjouan et j’ai été retenue. C’est du théâtre radiophonique. J’ai aussi en vue un court-métrage pour la télévision nationale des Comores.
Vous et Madagascar ?
C’est mon pays d’origine. Ma mère est Malgache, elle vient de Mahajanga par son père et d’Antany Malandy par sa mère. Mon père est de Befanjava par son père et sa mère est une Comorienne née à Madagascar qui y vit jusqu’à maintenant. Mes parents sont nés tous les deux à Madagascar et y ont vécu jusqu’à ce qu’ils se marient et quitte l’île pour les Comores. Depuis ils font souvent des va et vient entre les deux pays. Le reste de ma famille est établi à Madagascar. A la maison, on me parle en malgache et je réponds en shikomori (rires). Même si je ne suis pas encore allée à Madagascar, je chéris ce pays comme j’aime les Comores.
#MoussafiriMourchidi ©nocomment.mg du 26 septembre 2017