On est le samedi 27 février 2016. L’opposition bat le pavé pour réclamer le recomptage des bulletins du scrutin. La manifestation était int...
On est le samedi 27 février 2016. L’opposition bat le pavé pour réclamer le recomptage des bulletins du scrutin. La manifestation était interdite par la préfecture qui avait enjoint à l’armée « d’utiliser les moyens militaires nécessaires pour empêcher toute manifestation de quelque nature que ce soit non autorisée dans la ville de Moroni ».
En dépit de cette interdiction, les contestataires descendent dans la rue parce qu’ils étaient « en droit d’émettre des sérieux doutes quant à la fiabilité des résultats provisoires proclamés par la CENI, qui discréditent ladite institution sur l’ensemble du territoire, au vu de ces pratiques condamnables » (courrier des 20 candidats contestataires, adressé au président Ikililou le 27 février). Ils demandaient, au mieux, l’annulation pure et simple du scrutin, au pire, le recomptage des bulletins.
Aussitôt après, Kiki et Hissani (ce dernier était le porte-parole du mouvement) se sont retrouvés dans les dorures de Beit-Salam aux côtés d’Azali Assoumani, le président élu à l’issu de ce scrutin. Personne ne peut leur en vouloir. Ils se sont battu bec et ongles pour sa victoire.
Aujourd’hui, les lambeaux de l’opposition sont relégués à Tocha Djohar et Ali Mhadji (les plus exposés). Les élus, ainsi que l’ensemble de l’opposition actuelle, réclament entre autres revendications, « le rétablissement de la Cour constitutionnelle » neutralisée...par Azali. Un préalable non négociable avant toute initiative de réforme constitutionnelle.
La force de la chaîne est dans le maillon. Cela va sans dire. Quand Kiki il n’était pas dans le pouvoir, son combat avait pour objectif de « rétablir la démocratie ». Et ce, même sous le joug des armes. Quelle vaillance ! Quel patriotisme !
Seulement, le ministre de l’intérieur and, last but not least porte-parole du gouvernement qu’il est devenu, qualifie de « trouble à l’ordre public » les moindres faits et gestes de l’opposition.
À se demander pourquoi les opposants d’aujourd’hui ne sont pas « en droit » d’émettre « des sérieux doutes » quant à la fiabilité de l’opération électorale sans le juge du contentieux électoral, en l’occurrence la CC...
Par Toufé Maecha