Le compte à rebours. Non! Il n’y a rien de nouveau de la part du président Assoumani Azali. Il reste logique à sa culture politique d...
Le compte à rebours.
Non! Il n’y a rien de nouveau de la part du président Assoumani Azali. Il reste logique à sa culture politique de tout ramener à lui. Il est fidèle à sa terrible phobie de l’ordre constitutionnel et à son hobby de faire de la politique son jeu de narcissisme même à risque suicidaire.
Le président n’arrive pas à se remettre du coup accidentel du pouvoir qui lui est tombé sur la tête et il a du mal à exercer ses fonctions que lui confère la constitution préférant livrer bataille aux institutions pour un triomphe sans risque de périr. Il s’est bâti une stratégie de mater toute opposition en la rendant inoffensive pour affronter les institutions et les mettre hors d’état de le gêner dans sa folle lubie de parvenir à ses lugubres fins et à assouvir sa terrible faim de pouvoir.
Croyant pouvoir s’instituer en homme-Etat à l’exemple dans les monarchies arabes qu’il adule à coups de révérences obséquieuses, notre président a programmé sa sinistre mésaventure avec un doigté politiquement infantile.
Il a d’abord cherché à embrouiller l’opinion dans une mascarade d’émergence qu’il voudrait ruminer jusqu’à 2030. Mais il ne savait pas comment alors que la constitution ne lui accorde que 5 ans de pouvoir légal. Il a rebondi sur la perche tendue par le M11 et en a fait une arme de destruction passive de la constitution. Sur les tonnes de recommandations commandées, il a saisi celle qui tend à changer la constitution pour la recoudre à sa petite mesure. Il en a profité pour abattre la plus haute institution juridique qui pourrait l’arrêter, la Cour Constitutionnelle, en se servant maladroitement de sa culpabilité de l’avoir mise en jachère.
Il a pris le soin de museler la presse et mettre sous menace toute voix discordante par la mise en œuvre d’une politique de répression délibérée. Il a réussi à drainer dans le sillon de la dictature les « forces politiques » en quête de remorquage pour constituer un front de récapitulation républicaine. Croyant avoir fait le ménage, il a fixé son programme de sacralisation de son pouvoir par la tenue d’un référendum suivi d’élections anticipées tout en pensant rééditer son exploit de 2002, être le seul candidat en lice, parce que tout peut paraître biaisé dès le départ.
Dans tout ce cirque, il a oublié, à ses risques et périls, un tour qui peut lui être fatal. On est pas en 2002, on n’est pas sans connaître ses volte-faces, on est pas en situation de se laisser surprendre par les armes.
La surprise risque d’être du côté de ceux qui croient à la magie de celui qui sait brader son pays pour ses propres intérêts, celui-là même qui est prompt à abandonner son peuple pour sa propre survie, celui qui sait trahir sa mission historique pour une posture promise. Son référendum, il peut le vendre à qu’il veut tromper. Ses élections, il peut les fausser avec qu’il veut mentir. Sa présidence à vie, il peut en rêver avec ses laudateurs.
Mais, qu’il sache qu’entre lui et notre république, le peuple a fait son choix. Ce n’est pas lui.
Certes, il est un petit président mais, un grand danger pour la république. Le challenge du moment? Sauver la république et la sécuriser et c’est par tous les moyens, y compris les plus craints par braqueurs. Par DINI Nassur