Quand j’étais jeune collégien à Mitsamioulili, le hasard a voulu que j’assiste, un jour au Stade Said Mohamed Cheikh, à un meeting du parti...
Quand j’étais jeune collégien à Mitsamioulili, le hasard a voulu que j’assiste, un jour au Stade Said Mohamed Cheikh, à un meeting du parti au pouvoir. Il y avait les jeunes loups de la majorité de l’époque : Omar Tamou, Mohamed Taki Abdoulkarim, Mikidache Abdourahim......
Il est question dans ce rassemblement de la marche vers l’indépendance dans l’amitié et la coopération avec la France. Je me souviens du discours du ministre de l’Intérieur Mohamed Taki.
Il a dit à peu près ceci : " oui nous allons vers l’indépendance, mais nous devons nous dire la vérité. Si vous avez deux vêtements aujourdhui, vous n’en aurez qu’un seul lorsque nous serons indépendants. Ceux qui prennent deux repas aujourd’hui n’en auront droit qu’à un seul …Mais il faudra passer nécessairement par une étape de privations. Tous les pays indépendants ont dû faire cette expérience.
Mais ce qu’il faut savoir c’est qu’on n’a jamais vu un pays devenu indépendant revenir demander la colonisation. Donc nous devons veiller à ne pas être l’exception. L’indépendance n’est pas une partie de plaisir mais il faudra l’assumer. Nous ne devrons pas être le premier au monde à redemander à être placé sous tutelle de nouveau..."
Alors auditeur assidu du Molinaco depuis Radio Tanzania, j'ai trouvé ce discours pour le moins timoré..
Le temps est passé. Et ces derniers jours en lisant ici et là les articles sur la Communauté de l’archipel supposée qui serait administrée pour partie par Paris ( Mayotte) et pour partie par Moroni (les îles indépendantes), je ne peux m’empêcher de penser à ce discours visionnaire. Et si le protectorat 4.0 était dans les tuyaux ? Par Ali Moindjié