Lettre ouverte au président de la République

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Monsieur le Président de la République, Monsieur le président, les dernières élections présidentielles qui vous ont conduit à cette fo...

Monsieur le Président de la République,

Monsieur le président, les dernières élections présidentielles qui vous ont conduit à cette fonction de président, étaient très agitées et faillaient par de multiples tentatives de fraude élire quelqu’un d’autre, vous le savez, pourtant le peuple comorien, parce qu’il est fatigué des mensonges et de la mauvaise gestion de l’Etat, luttait contre ces manœuvres jusqu’à votre élection à la tête de cet archipel. 

Composé de quatre îles, à savoir Maoré (Mayotte), Ndzuani (Anjouan), Mwali (Mohéli) et Ngazidja (Grande comore), les Comores doivent impérativement conserver son intégrité territoriale. C’est votre rôle premier comme l’a explicité notre constitution en son article 12 alinéa 1. Ce rôle n’a malheureusement pas été exercé il y a maintenant quarante deux (42) ans. Cela s’explique par le départ frais et illégal de l’île comorienne de Maoré le lendemain de l’indépendance de notre pays. 

La situation inquiétante qui prévaut actuellement dans l’île sœur de Maoré est le résultat des comportements de nos présidents et gouvernements successifs à l’égard de l’ancien colonisateur-la France. En effet, la France serait un partenaire des Comores. Mais comme nous le savons tous, le système ne respecte jamais les exigences d’un partenariat. Quelques exemples pour éclairer mes propos. En matière économique, il n’y a jamais de développement sans monnaie autonome-nous le savons tous notre monnaie est détenue par la France. Il n’y a jamais de développement sans stabilité- la présence de la France à Maoré est une instabilité pour notre Etat. Sinon, posons-nous la question pourquoi la France refuse toujours de quitter l’île comorienne de Maoré ? 

Monsieur le président, votre position par la voix de votre ministre des affaires étrangères monsieur Soeuf Mohamed Elamine, à l’égard de la situation actuelle à Maoré, est la bonne, et répond à l’article 12 de la constitution. Elle est saluée par tous les comoriens de près comme de loin, et montre à travers le monde entier votre rôle de chef d’Etat. La preuve en est la solidarité des représentants de la nation derrière cette position. L’appartenance administrative de l’île comorienne de Maoré à la France est une cession qui est interdite par notre constitution en son article 7-1. Lutter contre cette pratique de la France sur l’île de Maoré, c’est respecter notre constitution et exercer votre rôle de garant de l’intégrité du territoire. 

Plusieurs solutions sont possibles pour lutter de manière salivaire contre l’occupation de Maoré par la France. Nous pouvons pour le moment utiliser seule l’arabe pour le journal officiel ; nous pouvons commencer désormais par enseigner en shikomori, tout en pensant à enseigner prochainement le shikomori dans nos écoles ; nous pouvons faire de la chine notre premier partenaire ; la Russie serait un bon allié en matière diplomatique et militaire. 

Cependant, le rôle de président que vous jouez aujourd’hui, est attribué par le statut de l’Etat, qui est en l’occurrence mis indirectement en veilleuse par votre soin. Ce texte mère garant des institutions, a pour gardien une juridiction aujourd’hui pratiquement supprimée- La Cour constitutionnelle. Ce qui sous-entend que les législateurs et le gouvernement respectivement initiateurs de proposition et projet de lois, sont eux aussi mis en veilleuse. Autrement dit, c’est La Cour constitutionnelle qui contrôle la constitutionalité des textes émis par les députés et certains d’autres émis par le gouvernement. D’ailleurs, elle est le seul juge du contentieux électoral, son absence pourrait vouloir dire qu’il n’y aura pas d’élections. 

Monsieur le président, La Cour constitutionnelle n’est pas, à ma connaissance, la seule institution bannie, il y a aussi la commission anti-corruption. Ce qui voudrait encore dire que vous autorisiez la pratique de la corruption. Ce sont des actes indignes de votre fonction de chef d’Etat. Or, vos parcours professionnel, social et religieux pourraient si vous le voulez sortir notre pays dans la misère dans laquelle il est plongé il y a un siècle et six ans. 

Professionnel parce que vous étiez militaire, et vous avez déjà exercé la fonction de chef d’Etat, donc vous connaissez sans doute les deux exercices, la justice et la force, dont parlait Blaise Pascal « La justice sans la force est impuissante, la force sans la justice est tyrannique ». Cela veut dire que les textes législatifs, réglementaires et jurisprudentiels se font respecter par l’autorité exécutive qui peut faire appel aux forces de l’ordre lorsque c’est nécessaire sans pour autant aller au-delà des normes. 

Monsieur le président, il est temps de rétablir La Cour constitutionnelle et toutes les institutions mises à l’écart ou supprimées. Cela va certainement redonner confiance au peuple comorien et lui donner le courage et la volonté de vous soutenir dans vos projets de reformer le pays en particulier celui sur la révision de la constitution, qui est un bon projet à condition que la constitution elle-même soit respectée. En d’autres termes, l’article 42 de la constitution vous donne droit à la révision de celle-ci, mais aussi l’article 19 et le préambule de la constitution donnent respectivement droit aux représentants de la nation pour contrôler votre action et celle des membres de votre gouvernement, et au respect des droits fondamentaux. 

D’ailleurs, je vous propose dans votre projet de révision de la constitution que je souhaite qu’il soit une révision constructive pour l’intérêt de la Nation, d’y insérer le délit pour le détournement des deniers publics, la possibilité de nommer un chef du gouvernement issu de la majorité parlementaire. Quant aux partis et mouvements politiques, je vous propose de faire modifier la loi relative à ces derniers en y insérant l’obligation pour chaque parti ou mouvement politique d’avoir au minimum un siège dans chaque île de l’archipel. 

Monsieur le président, seul le respect de la loi fera de notre pays un pays émergent comme vous le souhaitez d’ici 2030. Respecter la loi c’est rassurer des investisseurs nationaux qu’étrangers, c’est aussi pérenniser la paix dans le pays. Beaucoup de jeunes comoriens ont des projets qui pourraient créer des emplois dans le pays, mais il leur manque un accompagnement de la part de l’Etat pour réussir leurs rêves. J’en fais d’ailleurs partie. J’ai un projet relatif à l’aménagement du territoire en particulier l’identification et la localisation des lieux. 

Pour réussir ce projet, il faut élaborer un code des collectivités territoriales et attribuer à chaque île un code postal. Cela pourra certainement diminuer voire éradiquer les esprits villageois. D’ailleurs, il est indispensable que les actes de naissance portent désormais le nom de la commune et non celui du village de naissance. J’ajoute que les actes d’Etat civil coûtent cher en particulier l’acte de naissance. Il serait mieux d’utiliser une feuille blanche en informatisant l’Etat civil comorien. Je reste à votre disposition pour plus de précision. 

Monsieur le président, la transparence sur la gestion des affaires de l’Etat est une question que vous devez vous posez au quotidien. C’est une des missions qui sont les vôtres. Nous pouvons si vous voulez nous inspirer du modèle Suédois. Un pays européen où la transparence sur la gestion des affaires de l’Etat est une priorité nécessaire. « Le contrôle n’exclut pas la confiance ». Mais son refus peut faire insinuer le mal. 

Beaucoup d’affaires relatives à la gestion des affaires de l’Etat sont restées ou classées sans suite. Je pense à l’incendie qui a ravagé certains bureaux de la trésorerie publique, au dossier relatif à la citoyenneté économique qui devrait concerner tous les gouvernements successifs depuis son instauration, à l’affaire dite « des clous » survenue à l’aéroport de Fomboni (Mwali). La liste reste non exhaustive. 

Monsieur le président, par cette présente, je veux, sans aucune étiquette politique, alors que j’en ai une, vous rappeler votre fonction de président, ce que le peuple comorien attend de vous, ce qui vous permettra de réussir votre fonction avec succès, quelques affaires classées sans suite, et vous proposer quelques aménagements pour reformer notre patrie. 

Mohamed ISMAILA 
Nom

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