Je suis abasourdi, en fin pas vraiment, de ce décret du président Azali portant sur l'extinction de la cour constitutionnelle comorienn...
Je suis abasourdi, en fin pas vraiment, de ce décret du président Azali portant sur l'extinction de la cour constitutionnelle comorienne. Ce n'est pas dans vos compétentes Mr le président , de vous substituer en pouvoir constituant, celui-ci revient exclusivement à la la souveraineté populaire, qui l'exercice indirectement à travers la représentation nationale, ou directement par référendum.
Vos attributions constitutionnelles sont concises et circonscrites: Entre autres, assurer la vitalité juridique de nos institutions, et conséquemment, vous avez le devoir, au nom de la constitution, de leur garantir, y compris la cour constitutionnelle, pérennité et continuité.
La cour constitutionnelle, étant une juridiction spéciale, créée par notre constitution, ne peut être réduite en une simple chambre auprès d'une juridiction ordinaire. Votre décret fait défaut à l'amovibilité de la norme suprême, impuissante dorénavant de retenir vos augures pleines de dérives et d'absurdités. Nous ne sommes pas dupes Mr le président. Vous manoeuvrez à la machiavélique. Votre volonté de faire la pluie et le beau temps sans observer la loi, vous pousse pragmatiquement, de rendre impuissante toute juridiction capable de vous contrecarrer, de frapper de nullité vos décisions liberticides.
Non, finalement en l'occurrence vous êtes téméraire. Parce que si le bon sens vous guidait, vous aurez procédé préalablement à une demande de révision constitutionnelle, et saisir l'occasion d'introduire une disposition vous attribuant le pouvoir de transférer, transformer ou éliminer une juridiction. Parce que cette compétence, à la lumière de notre constitution telle qu'elle est aujourd'hui , revient au peuple souverain, pouvoir constituant.
Ce qui aurait pu réussir, certainement parce, que vous aurez truqué l'expression souveraine. Néanmoins, vos agissements dictatoriaux auraient trouvé une couverture légale, et vous aurez pu calmer votre conscience.
Mais agir ainsi Mr le président, c'est vous faire prendre la main dans le sac, en dévoilant vos flagrants délits futurisés.
" Entre le fort et le faible, la liberté opprime, la loi libère", disait Lacordaire.
Votre décret est inconstitutionnel, et à part une decision legale, nul n'est censé s'en soumettre.
SIRADJI DDINE MOHAMMED ABDOULWAHID