La ville de Mutsamudu est sale et triste. Voilà le constat amer pour nous, fait par une étrangère et un regard objectif auquel nous dev...
La ville de Mutsamudu est sale et triste.
Voilà le constat amer pour nous, fait par une étrangère et un regard objectif auquel nous devons nous confronter. Voilà l'image que renvoie notre miroir, que nous le voulions ou non.
"La ville de Mutsamudu est sale, triste, encombrés d'ordures." Lorsque l'on se penche sur le parapet du long boulevard qui longe l'océan on aperçoit le littoral de galets devenu au fil du temps une décharge où les habitants vont naturellement jeter leurs poubelles.
Plus étonnant, des vaches divaguent sur les galets et mangent les ordures. En faisant un rapide tour de la ville, je ne verrai que cela : les cours d'eau, bords de mer, rigoles, caniveaux couverts de détritus.
Je n'ai jamais pu faire ces clichés, préférant chercher autre chose dans cette île qui renverrait une image moins négative. Mais le constat est là : l'île semble avoir été touchée par une tornade ou un bombardement.
Elle sent mauvais, les maisons ne sont ni terminées ni commencées. Les murs s'écroulent et des tas de sable jalonnent la chaussée en promesse d'une construction. On vit les uns sur les autres avec des bangas de feuilles de palmier tressées sur le toit des immeubles.
Les rues semblent avoir été pilonnées et présentent des trous énormes que les conducteurs doivent précautionneusement éviter. Et puis, il y a la foule, grouillante, active : les jeunes-gens à lunettes de soleil arborent des motos en provenance de Dubaï se donnant des airs de stars américaines, les vendeurs à chaque bord de rues, les gens affairés, les enfants dont la couleur des chemises représente leur école. La ville est toujours en mouvement."
Je tairai le nom de la visiteuse, ainsi que son blog: certes, des choses ont un peu changé, depuis 2010, date du séjour, (quoique voir photos actuelles...) mais le constat est là implacable, cinglant et même sanglant, qui nous gifle au cœur. Si cela pouvait seulement servir d'électro-choc...
Kamaroudine Abdallah Paune