Ces dernières années, le gouvernement comorien à signé plusieurs accords de pêches avec des puissances du monde (dont la Chine et l'uni...
Ces dernières années, le gouvernement comorien à signé plusieurs accords de pêches avec des puissances du monde (dont la Chine et l'union européenne). Plusieurs centaines de tonnes de poissons sont pêchés sur les côtes comoriennes sans contreparties pour la population comorienne. Il en résulte la disparition de poissons sur nos côtes, obligeant les pêcheurs infortunés à s'éloigner de plus en plus, à bord d'embarcations de fortune, pour trouver quelques petits poissons indispensables à la survie de leurs familles. Chaque jour, des dizaines de ces pêcheurs disparaissent dans l'indifférence générale.
Pour rappel, il y a 53 villages de pêcheurs dans la seule île de la Grande Comores et presque autant dans les autres îles de l'archipel. Dans un pays où la population totale représente à peine 800 000 âmes, combien d'habitants y aura-t-il à horizon 2030 pour vivre l'émergence ?
Il ne se passe pas une semaine sans que des pêcheurs comoriens disparaissent en mer dans un silence assourdissant de nos autorités. La dernière en date, remonte au 6 février 2018. 4 pêcheurs (3 foumbouniens et un jeune anjouanais) ont été emporté par les vagues de nos côtes. Pendant que le gouvernement organisait en grande pompe des assises nationales pour faire le bilan de 42 ans d'indépendance, la détresse de ces 4 pêcheurs n'a touché personne (et je ne parle même pas de ceux disparus depuis le 27 décembre 2017 et qui, à ce jour, n'ont toujours pas fait l'objet de la moindre recherche).
Les pêcheurs de Foumbouni ont passé plusieurs semaines au large de nos côtes dans l'indifférence absolue. Le 11ème jour, l'un a rendu l'âme. Le 27ème jour, touchés par la détresse d'une des sœurs des infortunés, des internautes se sont mobilisés pour entreprendre des recherches. Le 31ème jour, le deuxième a rendu l'âme avant que les 2 survivants ne soient trouvés par des pêcheurs malgaches le 33ème jour, dans un état de déshydratation engageant leur pronostic vital. Et même là, le gouvernement comorien s'est montré impuissant sur la question de leur rapatriement.
Combien de catastrophes devons-nous encore essuyer avant que la question des pêcheurs comoriens soit prise en considération ?
J'appel à une prise de conscience collective pour sauver la population comorienne tant qu'il est encore tant. Nous devons exiger :
1. La révision total et sans délai des accords de pêches signés par le gouvernement comorien
2. Que 30% (au moins) du produit de la pêche massive au large de nos côtes soit commercialisé dans l'archipel pour permettre aux comoriens de se nourrir
3. Que les budgets alloués en contrepartie de ces accords de pêches soient entièrement dédiés à la sécurisation, le développement, le maintien et la valorisation de la pêche traditionnelle en tant que patrimoine historique de notre culture
4. Que le syndicat des pêcheurs comoriens ne soit pas un simple nom honorifique (à l'image de nos instances publics, soit dit en passant) mais une véritable organisation chargé de la défense et la promotion de nos pêcheurs
Ces revendications sont si minimes et la survie des comoriens repose dessus !!!
Être au pouvoir est un métier mais servir son pays est une vocation !!!!! Les orphelins et les veuves vous regardent tous, silencieusement !
Par Daika Hamadi
