L’Observatoire pour l’Emergence en Afrique(OBEMA), un think tank d’experts africain, a rendu public la première édition de son « index de l...
L’Observatoire pour l’Emergence en Afrique(OBEMA), un think tank d’experts africain, a rendu public la première édition de son « index de l’émergence en Afrique » qui classe les pays africains selon une approche méthodologique nouvelle et adaptée aux réalités du continent.
La question de l’émergence est polémique et polysémique. C’est un travail exploratoire et une contribution à réflexion qui se précisera d’année en année. Comme tout index, celui-ci classe. Qui dit classement, dit hiérarchisation. Toutefois, l’objectif n’est pas de stigmatiser tel ou tel pays. Au contraire, il est ouvertement normatif, en ce sens que cet index vise à accompagner les ambitions de l’Afrique en faisant ressortir des aspects clés et d’autres moins propices à l’émergence afin d’orienter les politiques publiques vers les bonnes pratiques.
Selon l’index, l’émergence à l’Africaine se définit comme « un processus de transformation économique soutenue qui se traduit par des performances aux plans social et humain et qui prend place dans un contexte politique et institutionnel stable susceptible d’en assurer la soutenabilité ».
L’index retient donc 23 indicateurs comme fournissant un cadre opératoire permettant de saisir les dynamiques éventuelles (ou non) d’émergence.
Ainsi, sur la base de scores allant de 0 à 100, « l’index de l’émergence en Afrique 2017 » établit une classification – réservant de nombreuses surprises - des pays africains en les qualifiant « d’émergent », de « seuil », de « potentiel », ou « autre ».
Sont donc qualifiés de pays « émergents », ceux qui sont engagés dans un processus de transformation économique soutenue dans un contexte socio-politique inclusif et institutionnel stable, susceptible d’en assurer la soutenabilité.
On y retrouve onze pays africains avec à leur tête, Maurice (1er), l’Afrique du Sud (2ème), et les Seychelles (3ème).
Le « seuil » désigne, quant à lui, les pays qui sont à la limite au-delà de laquelle pourrait s’amorcer le processus d’émergence. On y retrouve également onze pays avec en tête l’Egypte (12ème), l’Ouganda (13ème), et l’Algérie (14ème).
Pour sa part, la catégorie qualifiée de « potentiel » concerne les pays qui, certes, possèdent des ressources et des capacités importantes, mais ne réussissent pas encore à les mobiliser en vue de l’émergence. Il concentre le plus gros contingent avec 21 pays africains parmi lesquels on retrouve Djibouti (23ème), les Comores (24ème), ou encore le Libéria (25ème).
Enfin, la catégorie « Autre » correspond aux pays dont les performances ne permettent pas, en ce moment du moins, de les positionner sur la voie de l’émergence. On y retrouve aussi onze pays avec, en fin de classement, le Tchad (52ème), le Soudan du Sud (53ème), et enfin la Somalie (54ème).