Lors des assises nationales, il a été fortement recommandé d’appliquer les lois votées en relation avec le développement et l’épanouissemen...
Lors des assises nationales, il a été fortement recommandé d’appliquer les lois votées en relation avec le développement et l’épanouissement de la femme comorienne et d’appliquer une parité femme-homme dans les fonctions nominatives. Pourtant, une loi instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonctions nominatives et électives est toujours en attente de promulgation.
Alors que dans son discours de clôture des assises nationales, le président de la République a insisté avec emphase sur la nécessité de faire une place à la femme comorienne dans la sphère politico-économique du pays.
Cette loi est d’une importance capitale pour la promotion de la femme comorienne et de la place que celle-ci doit occuper dans la société.
Son article premier entreprend d’instaurer au moins un quota de 30% de femme dans les nominations dans les institutions ou dans les différentes catégories de services publics de l’Etat en ce qu’elle prévoit que « toutes nominations dans les institutions de l’Union des Comores ou dans les différentes catégories de services publics en Union des Comores, la proportion de personnes de l’un ou l’autre sexe ne doit pas être inférieure à 30%. »
L’article 2 dispose qu’ aux élections des Députés à l’Assemblée de l’Union, des Conseillers des Îles autonomes et des membres des Conseillers municipaux, les candidatures présentées par les partis politiques ou groupement de partis politiques ou regroupement de candidats indépendants, ne sont recevables si elles présentent plus de 70% de femmes ou d’hommes.
La promulgation de cette loi et son application effective traduiraient la volonté du chef de l’Etat de faire sienne la cause de la femme comorienne et constitueraient un bon début pour la promotion de la femme avant d’entreprendre toute initiative devant instaurer une vraie parité homme femme.
Pour rappel, cette loi était portée par la seule députée de la présente législature, Madame Hadjira Oumouri. Celle-ci est, par coïncidence heureuse, née le 8 mars (journée de la femme) 1969 à Foumbouni. Après son Bac obtenu en 1989, elle entreprend une formation de sage-femme et obtient son diplôme en 1993.
Cofondatrice de l’association féminine de Foumbouni dénommée Wanissa et présidente de la fédération des associations féminines de la sous-région d’Itsahidi Badjini, après 12 ans de service et de plaidoyer pour le bien-être de la femme et de l’enfant auprès de l’ASCOBEF, elle devient maire de la commune d’Itsahidi entre 2013 et 2015 avant d’être élue député en avril 2015.
Il est à noter que Madame Hadjira Oumouri est la deuxième femme député des Comores indépendantes. Ce qui dénote de la sous-représentation de la femme comorienne dans les sphères politiques.
Membre du bureau politique du RDC, Madame la députée, elle affectionne qu’on l’appelle comme ça, est également porteur d’une proposition de loi sur le harcèlement sexuel.
Elle est récipiendaire du Prix de la femme africain leader pour ses réalisations mesurables en matière de genre, une distinction qu’elle a reçu de l’organisation Pan-Africain et des Prix à Dar es Salam en Tanzanie en novembre 2017.
Par Abdou Elwahab Msa Bacar