Je réagis à l’article concernant la nouvelle règle de l’hôpital El Maarouf qui voudrait faire respecter les horaires des employés en ferma...
Je réagis à l’article concernant la nouvelle règle de l’hôpital El Maarouf qui voudrait faire respecter les horaires des employés en fermant les portes de l’établissement après 8h30.
Cette nouvelle m’a profondément étonné car cela ressemble à une mesure prise par un directeur d’école contre les élèves en retard !
Il est question ici de discipline.
La discipline ne s’impose pas, elle s’apprend.
Comment imposer une discipline à un personnel que l’on n’a pas formé ?
La démographie médicale et paramédicale aux Comores est très hétéroclite.
L’intégralité des médecins est formée à l’étranger.
Une partie des personnels paramédicaux est formée à l’université des Comores.
Le ministère de la santé aux Comores n’a pas réussi pour le moment (peut être que ce n’est pas une priorité) à organiser la profession médicale et paramédicale : pas de vérification du niveau des médecins après leur formation, pas de contrôle de la démographie médicale, pas d’organisation ordinale efficace, de même pour les infirmiers et les sages femmes.
Si le taux d’absentéisme et de retard à l’hôpital El Maaroufn’est pas comparable avec ceux d’un hôpital français, où en dehors de moyens non comparables il y règne une véritable discipline, cette discipline étant inculquée aux personnels tout au long de leur formation.
Comment alors imposer des règles de discipline à un groupe inhomogène de personnels avec des formations toutes aussi différentes. Très certainement pas par autoritarisme et surtout pas par des mesures tout aussi ridicules qu’inadaptés.
Une piste à envisager serait celle de la contrainte. Mais une contrainte raisonnée. L’activité médicale comorienne est principalement libéral : c’est un fait la plupart des médecins exercent dans le privé, un secteur lucratif.
L’idée serait de contraindre les médecins libéraux à exercer une partie de leur temps au sein des hôpitaux publics et d’y conditionner leur activité privée. C’est à dire que pour avoir le droit d’ouvrir une clinique ou un cabinet il faut obligatoirement travailler pour l’état dans un hôpital public ou un dispensaire.
Cette disposition pourrait donc contraindre les professionnels de santé à une discipline et une déontologie car celui qui ne les respecterait pas serait mis à pied du secteur public, ce qui les empêcherait d’exercer dans le secteur privé.
Car comme toujours, le nerf de la guerre c’est l’argent. Et l’activité libérale aux Comores est très lucrative. Les pistes sont nombreuses pour améliorer le système de santé aux Comores sont nombreuses et la première serait de chercher à construire un système refonder à sa base, adapté aux moyens du pays et à la population.
Une question de bon sens.
Une question de citoyenneté.
Une question d’amour de son pays et de sa population.
Idriss ABDALLAH