La ministre française des Outre-mer a reconnu que l’État français avait pris beaucoup de retard dans la construction de logements à Mayotte...
La ministre française des Outre-mer a reconnu que l’État français avait pris beaucoup de retard dans la construction de logements à Mayotte, alors qu’une mère et ses quatre enfants ont perdu la vie dans un bidonville, emportés par une coulée de boue, ce jeudi.
La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a reconnu, ce jeudi, que Mayotte, où cinq membres d’une même famille sont décédés à la suite d’une coulée de boue dans un bidonville, était en retard dans la construction de logements.
De nouvelles précipitations attendues
Devant la presse, Mme Girardin a expressément invité la population de Mayotte à évacuer les zones dangereuses si le préfet ou les élus le demandent, soulignant que d’autres très fortes précipitations étaient attendues sur le territoire dans les prochaines heures.
« Par mesure de protection, une zone de danger et un arrêté de péril sont en train d’être constitués », a précisé un communiqué du ministère.
Il a indiqué que le tribunal de grande instance de Mamoudzou avait ouvert une enquête, après la mort dans la nuit de mercredi à jeudi d’une mère et ses quatre enfants, à la suite de pluies diluviennes qui ont emporté leur habitation de tôle dans un bidonville à Koungou.
30 % d’habitat illégal à Mayotte
« Il y a un effort du gouvernement sur l’habitat à Mayotte », a affirmé la ministre à la presse, en rappelant que Mayotte compte « 30 % d’habitat illégal ».
« Il faut construire, il faut mettre les moyens pour que l’objectif 2018 soit atteint, c’est-à-dire la construction de 800 logements. Aujourd’hui, on est à environ 300 logements par année », a-t-elle insisté. Elle a souligné que 19,95 millions d’euros sont mobilisés par le gouvernement pour l’investissement en logements en 2018, contre 9,59 millions d’euros en 2015.
« On est actifs, mais il faut encore aller plus vite, et c’est ce que j’ai demandé au préfet », a-t-elle dit.
Mettre à l’abri pendant la saison des pluies
« Mais l’effort qu’il faudrait faire, on n’est pas capable de le faire, ce n’est même pas une question financière, c’est parce qu’il n’y a pas les ressources humaines pour construire suffisamment », a-t-elle reconnu. « On a un tel retard aujourd’hui, qu’il faut qu’on ait des objectifs plus forts, […] mais on a les limites du territoire ».
« Viendra aussi le temps de peut-être aussi davantage mettre en place des logements collectifs sur le territoire, c’est un des sujets que je souhaite porter très rapidement », a ajouté Mme Girardin.
La ministre a demandé au préfet de réunir en urgence les services de l’État et les élus, pour « trouver des solutions de mise à l’abri pour les individus en situation de péril imminent sur l’ensemble du territoire pendant la saison des pluies ». Ouest France avec AFP