En dépit du discours officiel sur des velléités de développement supposé, l'Etat et son organisme régulateur, la banque centrale, ne pr...
En dépit du discours officiel sur des velléités de développement supposé, l'Etat et son organisme régulateur, la banque centrale, ne prennent pas les dispositions nécessaires pour relancer l'investissement. Toutes les banques implantées aux Comores semblent vaciller ou ne croient pas à l'avenir du pays.
Les deux banques où l'Etat Comorien a un droit de regard qui sont la BIC et la banque de développement, sont à l'arrêt. La première annonce un résultat annuel net de 6 millions de francs Comoriens, soit 12000 euros, un résultat comparable à une petite épicerie de Volovolo. Que faut-il tirer comme enseignement, face à un tel résultat?
La Banque de développement est immobilisée et pourtant, on annonce depuis plusieurs mois sa reprise par un consortium français, une opération qui s'est faite dans une discrétion totale.
Face à une telle situation, on peut remarquer l'absence d'orientation de politique économique, les acteurs chargés de l'animation du secteur eux aussi sont absents, peut être à défaut d'autonomie d'action. Ici allusion est faite aux Ministères de finances et d'économie, pour rappel les deux sont distinctes.
La banque centrale Continue d'imposer une politique qui n'incite pas le crédit pour relancer l'activité par des taux d'intérêt très élevés 15% avec un taux plancher de 7%. Ces derniers, rarement appliqués, pourquoi les banques l'appliqueraient alors qu'elles peuvent gagner d'avantage. C'est bien beau de parler de développement alors que l'État qui est l'ordonnateur principal reste muet. La pression fiscale que s'apprêtent à subir à nouveau les opérateurs économiques pour atteindre les objectifs du budget 2018 ne va pas arranger la situation.
Il est temps que le gouvernement définisse une action incitative pour une réelle politique de développement soutenue par les différents auteurs de l'économie, pouvoirs publics, banques et opérateurs économiques. Ceci ne peut se faire que dans une étroite concertation. Daoud Halifa