La gestion des ordures illustre si besoin était l’incurie et l’irresponsabilité de ceux qui administrent les Comores depuis plus d’une ving...
La gestion des ordures illustre si besoin était l’incurie et l’irresponsabilité de ceux qui administrent les Comores depuis plus d’une vingtaine d’années. Un simple examen peut en témoigner sans contestation possible.
Etape 1 : un centre de traitement des ordures construit à Séléa, projet monté par des « partenaires ». Un tournant ? Non, au contraire. Car, à la clôture du projet, Séléa devint peu à peu une poubelle à ciel ouvert qui finit par provoquer la colère des populations directement concernées. Un exemple négatif pour les autres qui ne voulaient pas vivre une expérience de cette nature.
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Etape 1 : un centre de traitement des ordures construit à Séléa, projet monté par des « partenaires ». Un tournant ? Non, au contraire. Car, à la clôture du projet, Séléa devint peu à peu une poubelle à ciel ouvert qui finit par provoquer la colère des populations directement concernées. Un exemple négatif pour les autres qui ne voulaient pas vivre une expérience de cette nature.
Etape 2 : après Sélea les ordures furent déposées à l’ancienne aérogare Moroni-Iconi. Aucun traitement envisagé. Le provisoire s’installa avec les conséquences qu’on imagine. Ce qui finit par susciter la colère du voisinage dont les écoles Abdoulhamid et Matisse, l’hôtel le Moroni, etc.
Etape 3 : la solution provisoire trouvée alors par des esprits géniaux fut le dépôt des ordures dans des containers ! Les limites furent rapidement atteintes.
Etape 4 : Un projet de construction d’une usine de traitement des ordures dans le Hamanvou vit le jour. Le processus était avancé mais la région opposa un refus ferme. L’Etat comorien ne possède pas de terre !?
Etape 5 : Itsoudzou fut choisi. Les populations échaudées n’en voulaient pas mais se laissèrent convaincre par des engagements sur la création d’usine de transformation des ordures. Des structures de pilotage furent mises en place et toutes les ordures de Moroni prirent la direction d’Itsoudzou. Bien évidemment les promesses n’ont pas été tenues. On s’est installé dans du provisoire : enfouir les ordures jusqu’à épuisement des sols et de la patience des riverains. Ces derniers, à bout, bloquent la route vers les dépotoirs des ordures. L’Etat va-t-il utiliser la force? L’atmosphère s’envenime. Conséquence inévitable, les ordures s’accumulent dans les rues de Moroni. Et on se retrouve au point de départ.
Ce bref et sommaire survol souligne bien que les responsables du pays ne se préoccupent pas de solutionner vraiment la question, ils s’en débarrassent avec du provisoire. Après moi le déluge se disent-ils sauf qu’ils se renvoient la balle puisque ce sont les mêmes qui se retrouvent toujours aux commandes. Incurie et irresponsabilité de toute évidence comme dans tous les domaines de la vie sociale.
Et le problème se repose dans les mêmes termes aujourd’hui. On attend leur nouvelle trouvaille provisoire. Un élément essentiel à remarquer : le transport des ordures est un business intéressant qui fait saliver bien d’hommes d’affaires et on imagine la suite dans les plus pratiqués par les "en-haut-de-en-haut" du pays.
Idriss (14/01/2018)