S'il n'est toujours pas officiellement candidat à l'élection présidentielle, Andry Rajoelina, l'ancien président de la tran...
S'il n'est toujours pas officiellement candidat à l'élection présidentielle, Andry Rajoelina, l'ancien président de la transition malgache, a présenté le 26 janvier son Initiative Emergence Madagascar (IEM).
Le président malgache Andry Rajoelina, le 29 avril. CRÉDITS : AFP/STEPHANE DE SAKUTIN |
Bien que prévue pour la fin de l’année, l’élection présidentielle semble déjà avoir démarré à Madagascar. Et chacun commence à dévoiler ses ambitions. Marc Ravalomanana a été le premier à annoncer, très officiellement, sa candidature le 9 janvier, lors de ses vœux à la presse malgache. L’ancien président, de 2002 à 2009, est ensuite venu quelques jours en France rencontrer la diaspora, sans rien dévoiler de son programme.
Les deux autres hommes forts de la scène politique actuelle du pays ont fait le chemin inverse, en divulguant leurs argumentaires, sans pour autant avoir annoncé leurs candidatures. Avec une belle concordance des temps et des termes, puisque depuis la deuxième quinzaine de janvier, Hery Rajaonarimampianina, l’actuel chef de l’État, et son prédécesseur Andry Rajoelina, l’ex-président de transition jusqu’en 2013, n’ont plus qu’un mot à la bouche : « émergence ».
Le 25 janvier dernier, le président Hery a présenté à Antananarivo son plan « Fisandratana 2030 » (émergence et renaissance, en malgache), suivi, 24 heures plus tard, par l’Initiative Emergence Madagascar (IEM) d’Andry Rajoelina.
Combler le retard de Madagascar
Pour l’occasion, l’ancien maire de la capitale malgache a mis les petits plats dans les grands, en conviant quelques centaines d’invités sous les ors du Petit Palais parisien. « Volontairement en dehors du jeu politique », comme le précisait alors le chef du Mapar – l’un des principaux partis de l’opposition actuelle –, il en a également profité pour présenter le fruit de ses réflexions, à une assistance déjà conquise.
Après un diagnostic à charge contre le gouvernement actuel, Andry Rajoelina a présenté les principaux axes de travail de l’IEM, dont l’objectif reste de permettre à Madagascar de combler son retard en matière de développement. Il a condamné les insuffisances des politiques actuelles en matière d’accès à l’énergie, de soutien aux filières agricoles ou touristiques, pointé les tensions sociales, les problèmes de gouvernance… Sans pour autant faire d’annonces concrètes, que ce soit en termes de propositions ou de financements.
Le candidat potentiel a surtout présenté les experts nationaux et internationaux et les partenaires stratégiques et financiers qu’il a rassemblé dans sa plateforme : Naina Andriantsitohaina, représentant du patronat local, Ruben Phoolchund, directeur à l’International Trade Center, Zafar Jalil, responsable chez GE, Laurent Lamothe, l’ex-Premier ministre d’Haïti, ou encore l’ancien ministre judoka, David Douillet.
Un équipage plutôt hétéroclite, dont la diversité doit inspirer Andry Rajoelina dans sa volonté de mettre Madagascar sur la voie de l’émergence. Par Olivier Caslin © Jeuneafrique.com