Après Koimbani Oichili vendredi dernier, le chef de l'Etat compte observer la grande prière de vendredi prochain à Mbeni Hamahamet pour...
Après Koimbani Oichili vendredi dernier, le chef de l'Etat compte observer la grande prière de vendredi prochain à Mbeni Hamahamet pour, cela va sans dire, faire la promotion de ses chaises vides. Assises, plutôt. Sauf que voilà. Si dans certaines localités on simule un soutien inconditionnel au raïs de l'émergence, à Mbeni des voix discordantes s'élèvent contre la passivité.
En effet, selon une source journalistique d'une radio locale, une partie des cadres de Mbeni, frustrés par la politique de main de fer de l'imam de la Tournante, avaient, dans un premier temps, dit non à la venue du chef de l'Etat dans leur bourgade. D'après toujours le journaliste, ils avaient décidé de faire venir Mamadou et les siens, ces brebis galeuses du régime en place, pour s'exprimer, faire entendre un autre son de cloche après la prière collective. Notons qu'à la tête de ces "opposants", se trouve le petit frère du patron des hydrocarbures.
Nul n'ignore ô combien l'opposition est malmenée et bâillonnée par ce pouvoir. D'où la détermination de ces vaillants soldats de la démocratie (oui, j'ose les appeler ainsi), qui veulent faire comprendre à Azali qu'il ne peut pas se permettre de tenir tout un pays en laisse. Quand ils ont vu la jeunesse et des cadres monter sur les grands chevaux, les "emergentistes" de Mbeni n'ont pas tardé à emprunter la voie de la médiation car croiser le fer ne leur aurait apporté que l'insuccès. Les tractations ont débuté hier. Ce n'est que ce matin qu'ils ont trouvé un compromis: Azali fait la prière de vendredi prochain à Mbeni, en contrepartie l'opposition organise dans la même ville, la veille, soit jeudi, un grand meeting l'après-midi.
Mais la question est : est-ce que Kiki, le surexcité des assises, laissera-t-il l'opposition s'exprimer en toute liberté ? Là est la fragilité du compromis. N'ayons pas la mémoire courte. Wadaane Mahamoud, ou encore Mouigni Baraka ont été poussés dans leurs derniers retranchements quand ils avaient "osé" mettre en pièce le bilan de colonel Assoumani. Rendez-vous jeudi après-midi à Mbeni.
Par Toufé Maecha