En 2005, une batterie d’arguments fallacieux articulés autour de la non-pénalisation des jeunes maorais a brisé le blocus qui enfermait Mao...
En 2005, une batterie d’arguments fallacieux articulés autour de la non-pénalisation des jeunes maorais a brisé le blocus qui enfermait Maore et ouvert la voie à la départementalisation de l’île comorienne par la France.
Soulignons qu’en fait la participation des jeunes Maorais aux jeux des îles de la COI est une prime à la séparation. Elle brime les jeunes des autres îles de l’Union qui devraient avoir les mêmes droits. Ahmed Abdallah avait ouvert les portes de la sélection comorienne aux Maorais. Il leur avait même proposé de leur réserver des disciplines entières. Mais le vrai objectif n’était pas une simple participation aux jeux et la suite l’a bien montré.
Rappelons aussi que les échanges informels entre jeunes et vieux entre Maore et les autres îles, dans les domaines sportifs, culturels et économiques n’ont jamais cessé durant ces quarante dernières années malgré des hauts et des bas. Ce qui pose problème ce sont les rencontres comme le « Tournoi de la Concorde » car Maore y figure au titre des instances françaises du foot.
En se battant pour une participation autonome de Maore, la France menait sa stratégie, elle a triomphé avec la complicité de ceux qui ont brandi le slogan de « la jeunesse maoraise sanctionnée ». Au bout du chemin entamé alors, Maore devint un département.
En 2017, plus de dix ans après, toujours sous présidence Azali, on semble ouvrir un nouveau chemin avec une nouvelle batterie d’arguties articulées autour de « parler avec les concernés ».
Comment ne pas indexer le cynisme de cette ouverture à Maore ; une ouverture qui ignore les patriotes qui luttent pour l’unité et qui sont soumis à une répression sans nom dans l’île. L’inébranlable Youssouf Moussa a souvent été victime d’agression physique sans que l’Etat comorien lève le petit doigt. Avec qui devrait-on parler en premier ? Avec des séparatistes acharnés comme Mansour Kamardine ou avec les unionistes. D’autres secteurs dénoncent la mise de Maore en « sous-France », certains réclament l’indépendance parce qu’ils ne veulent ni de Moroni ni de Paris. On ignore ce monde-là et on ose s’affubler d’une fausse ouverture poussant le ridicule jusqu’à dénoncer « ceux qui acceptent les maorais le matin et les repoussent le soir » !
Les échanges avec les séparatistes maorais devraient intervenir bien plus tard lorsque le rapport de force serait en faveur du pays. Dans les conditions actuelles, le pays a tout à perdre. La France peut s’abriter derrière les élus maorais tout en menant la danse. Les négociations ne peuvent qu’aller dans le sens des désidératas des partisans de Maore française. Et cela s’est vu durant les sessions du GTHN, du HCP et de la 6ème commission.
Last but not least le ministre des relations étrangères prend un soin particulier à mettre Mayotte et la Réunion, « les concernés » soutient-il, au même niveau.
On a donc le droit de s’interroger : nous mène-t-on subrepticement vers une acceptation de l’annexion de Mayotte. Est-ce qu’on ne nous joue pas une partition similaire à celle de 2005 qui a ouvert la voie à la départementalisation ?
La vigilance est donc de mise d’autant qu’en l’absence de la Cour Constitutionnelle, rien ne peut barrer la route aux attaques d’en haut contre l’intégrité territoriale.
Idriss (19/12/2017)