Depuis 15 ans, le gabarit des litchis diminue. Avec le changement climatique, les fruits arrivent à maturation avec un mois de retard. Les ...
Depuis 15 ans, le gabarit des litchis diminue. Avec le changement climatique, les fruits arrivent à maturation avec un mois de retard. Les récoltes ont été de plus particulièrement mauvaises cette année. Un double constat qui amène la filière à se remettre en question.
Le litchi a besoin de beaucoup d’eau pour devenir joufflu et sucré. Mais en l’espace d’une quinzaine d’années, la pluviométrie a baissé de plus de 50% à Madagascar. Les litchis arrivent donc à maturation avec un mois de décalage. Trop tard pour les fêtes de fin d’années, où ils sont très consommés en Europe.
Jean-Louis Béraud est producteur et exportateur de litchis. « Qu’ils soient mûrs, qu’ils soient pas mûrs, si on veut des fruits sur les tables de Noël, ils faut qu’ils partent de Tamatave le 2 décembre. Donc, c'est pour ça que maintenant, les fruits sont exportés petits. Parce qu’ils n’ont pas eu le temps de boire. »
Ce mauvais calibrage a pour conséquence une baisse des exportations. Sur 120 000 tonnes produites chaque année, Madagascar n’en envoie que 17 000 en Europe, soit moins de 15%. Un manque à gagner qui s’est fait particulièrement sentir cette année. Les arbres ont produit deux fois moins de litchis que d’habitude.
Pour Michel Jahiel, conseiller technique au Centre horticole de Tamatave, la filière malgache doit se restructurer. « L’année qui s’est passée doit être une alerte. Parce que c’est pas dit qu’elle ne se reproduira pas. La politique qui doit être mise en œuvre par la profession doit remonter un peu plus en amont et parler plus de production, de relance de la production, d'accompagnement des producteurs… »
90% des litchis vendus en Europe proviennent de Madagascar. @RFI