ENTRETIEN Akram Said: «Ce n'est pas le moment de toucher à la tournante, elle a eu comme rôle principal d'assurer la stabilit...
ENTRETIEN
Akram Said: «Ce n'est pas le moment de toucher à la tournante, elle a eu comme rôle principal d'assurer la stabilité et l'Unité entre nos iles et elle a réussi»
Q1 : Bonjour, on vous a vu à Anjouan ces derniers temps, quel était l’objet de votre visite ?
Bonjour, oui je viens de renter de Moroni après deux mois magnifiques passés à Anjouan. Je suis venu sur l’ile sœur dans un cadre purement professionnel mais éventuellement ca ma fait plaisir de revoir la famille et de rencontrer certaines hautes personnalités de l’ile, j’adore Anjouan et je me sens chez moi. Ce qui m’a choqué par contre à Mutsamudu est le problème de la gestion des ordures que connaît la capitale anjouanaise et le laisser aller dont fait preuve la commune.
Q2 : Comment avez vous trouvé la situation politique, économique et sociale qui prévaut actuellement d’Anjouan ?
Depuis mon arrivée j’ai noté plusieurs visites des autorités gouvernementales, qui essaient d’après moi de moi tant bien que mal de marquer leur présence. La situation politique est actuellement très calme à Anjouan, l’économie est en mouvement et la société bouge comme d’habitude malgré les difficultés que nous traversons partout dans l’archipel. En tant que jeune activiste il s’est déroulé un meeting de jeunes soutenants les assises nationales appelé « SIDEKINA », il se pourrait que le même mouvement, ou un mouvement identique voit le jour à Anjouan et à Mohéli.
Q3 : Quel est ton avis sur ces mouvements et sur les assises ?
Il faut d’abord savoir que je respecte le choix de ce jeunes, mais je pense que si on leur posait la simple question du pourquoi ils soutiennent les assises il ne pourrait pas la répondre. Malheureusement ce qui ternit l’image de ce mouvement c’est le fait que ce soit les fils et filles de présidents, ministres ou directeurs généraux qui soient à l’origine. Pour ces assises nationales je l’avais déjà dit auparavant qu’elles étaient bâclées à l’avance, délai de préparation trop court, pas d’études fait dans le fond sur les problèmes de développement économique et social.
Q4 : Comment soutenir un projet dont on ne connaît pas la finalité ?
Ma perception est que le M11 aurait été bien armé pour diriger ces assises, dans ce cas la elles auraient été peut être réussies vu qu’ils ont travaillé dessus depuis plusieurs années déjà ainsi que le parti MOUROUA. Malheureusement la c’est devenu un enjeu beaucoup plus politique que social, dommage pour le peuple.
Q5 : Quand vous dites que les assises ont un enjeu politique c’est de la suppression de la tournante ?
Lors de son dernier interview le journaliste de TV5 a demandé à SE le Président Azali Assoumani si la tournante allait être remise en cause lors des assises, notre président a évité la question, ce n’est pas moi qui va pouvoir vous donner une réponse, je suis comme la plupart des comoriens, j’attends de voir. Mais il faut quand même savoir que ce n’est pas le moment de toucher à la tournante, elle a eu comme rôle principal d’assurer la stabilité et l’unité entre nos iles et elle a réussi.
Q6 : Comment décrivez vous l’environnement politique actuel ?
C’est un vrai bordel. Avant les élections nous avions deux groupes distincts : ceux qui étaient avec Mamadou et ceux qui étaient avec Azali, aujourd’hui on ne sait plus qui joue dans quel équipe. Je m’attendais surement à une réorganisation de la classe politique mais pas comme ca, certains se livrent au pouvoir mais bon on ne peut les retenir aussi car ce sont des choix personnels. On t’a vu récemment à Anjouan aux cotés du ministre de l’intérieur, tu as aussi rencontré Mamadou ainsi que certains membres du JUWA et de la CRC mais ou te situe tu vraiment ? Le ministre de l’intérieur est un ami, et Mamadou était le candidat que j’ai soutenu lors des dernières présidentielles.
Aujourd’hui je ne suis ni d’un coté ni d’un autre, mais je ne soutiens pas cette émergence ni ses assises parce que je ne vois pas comment soutenir l’émergence qui dit offrir plus de 3000 emplois aux jeunes et qui en licencient le double, de voir des marchés publics offerts à des particuliers qui ont soutenu la campagne de l’actuel président sans appel d’offres, de l’inflation entre autres … et de ne voir aucun plan de développement alors qu’on est déjà à la 2ème année. Je préfère attendre et analyser, on aura beaucoup à faire justement après la tenue des assises.
Aujourd’hui je ne suis ni d’un coté ni d’un autre, mais je ne soutiens pas cette émergence ni ses assises parce que je ne vois pas comment soutenir l’émergence qui dit offrir plus de 3000 emplois aux jeunes et qui en licencient le double, de voir des marchés publics offerts à des particuliers qui ont soutenu la campagne de l’actuel président sans appel d’offres, de l’inflation entre autres … et de ne voir aucun plan de développement alors qu’on est déjà à la 2ème année. Je préfère attendre et analyser, on aura beaucoup à faire justement après la tenue des assises.
Interview transmise à Comores Magazine