M. Hallade est bien connu dans le pays. Ancien ambassadeur de France aux Comores, M. Hallade a été remarquable par sonintelligence. Il fut ...
M. Hallade est bien connu dans le pays. Ancien ambassadeur de France aux Comores, M. Hallade a été remarquable par sonintelligence. Il fut récompensé par son pays, nommé dans un immense pays complexe : RD Congo puis super ambassadeur : ambassadeur délégué à la coopération régionale dans l'océan Indien. Du coté comorien il nous a fait tellement mal et nous en gardons un très mauvais souvenir. Et notre président le reçoit à bras ouverts !
C’est M. Hallade qui a su manipuler les politiques comoriens pour faire passer sans heurt la départementalisation française de Mayotte. Pendant que la France départementalisait Mayotte, les politiciens comoriens s’empoignaient autour de la dernière modification de la constitution. Le Comité Maore qui tentait d’aller à contre-courant apparut comme un cheveu dans la soupe. Résultat le référendum comorien a masqué la consultation française à Mayotte et le coup a été encaissé sans réaction. Ceux qui doutent de mon opinion devraient trouver une explication sérieuse à la coïncidence entre les 2 élections. Le hasard d’un calendrier ! Le président Sambi aurait pu décaler son référendum pour que le pays fasse front contre l’agression française.
C’est M. Hallade qui fut le chef d’orchestre d’une humiliation mondiale inqualifiable de notre pays et de notre nation. Quand l’Etat comorien exigeait que tout voyageur entre les iles de l’Archipel soit muni d’une pièce d’identité, un minimum en ces périodes de terrorisme généralisé, la France y a vu un empêchement d’expulser librement. Et ce fut un chantage grossier, inimaginable de la part d’un pays civilisé : les fonctionnaires puis le pays tout entier était privé de visa Schengen. Scandale aux Comores puisque la voie vers le « paradis terrestre » est fermée. Il fallait de toute façon négocier. M. Hallade s’imposa comme le seul interlocuteur. L’Etat comorien se plia et négocia avec lui. M. Hallade exigea une reddition complète sans conditions. L’Etat comorien obtempéra et les accords honteux furent signés côté français par un ambassadeur, lui bien sûr et coté comorien par un ministre, le chargé des relations extérieures comoriens. Et la messe fut entendue.
Et voilà ce M. Hallade dans nos murs, accueilli à bras ouverts par le Chef de l'Etat comorien. Il s'agirait de la préparation d’une session du Haut Conseil Paritaire, un organe qui jusqu’ici n’a servi qu’à faire passer des pilules amères à la partie comorienne. Alors on s’interroge : quelle sauce nous mijote la France. Et on ne peut pas s’empêcher de noter le contexte : la veille de l’Assemblée Générale de l’ONU. L’objectif de M. Hallade est entre autre d’influer sur les positions comoriennes à l’ONU et empêcher tout ce qui peut amener à une condamnation de la politique française aux Comores. Les « donneurs de leçons » de démocratie, de liberté, de respect du droit ne veulent pas voir leur image écornée, révélée au grand jour.
Comment ne pas s’interroger alors sur la politique du gouvernement comorien sur la question de Mayotte. A son retour au pouvoir, le président Azali a reçu le Comité Maore à plusieurs reprises et nous y avons vu un signal tangible d’un changement de cap. M. Azali s’était engagé à mettre en place une structure gouvernementale dédiée à Mayotte. Il a été aussi question d’une action de longue haleine pour obtenir un débat à l’AG de l’ONU sur la question de l’île comorienne de Mayotte en septembre 2018. Nous étions en septembre 2017. Et de tout cela, on n’a rien vu venir.
La France aurait-elle eu raison de la position de départ du président ? On peut le craindre. Il reste néanmoins un facteur décisif : l’engagement du Président pour les assises nationales dont un des thèmes majeurs dans l’esprit du Mouvement du 11 août est la question de Mayotte.
Puisse le politicien avec tout ce qu’il comporte d’arrière-pensées, de manœuvres dilatoires, ne pas emporter l’espoir suscité par ces assises qui devraient ou pourraient ouvrir des nouvelles perspectives au pays.
Idriss (08/09/2017)