Afin de subvenir aux besoins des familles et de financer les nombreuses cérémonies traditionnelles qui rythment la vie sur l'archipel d...
Afin de subvenir aux besoins des familles et de financer les nombreuses cérémonies traditionnelles qui rythment la vie sur l'archipel des Comores, certaines femmes n'ont pas d'autres choix que de lancer leurs propres petits commerces et de s'organiser entre elles. Maman Subira, l'une d'entre elles, nous raconte son quotidien.
Maman Subira © Soidroudine Mohamed |
Maman Subira est une mère de quatre enfants, originaire de Mitsoudjé à 15 km de Moroni, la capitale des Comores. Contrainte à se marier très jeune, comme la plupart des femmes comoriennes, elle n’a pas pu aller au bout de ses études. Tous les jours, sauf les dimanches, elle paie 800 FC (environ 1,60 euro) pour se rendre au marché vendre des légumes depuis 20 ans. Le père de son aîné l’a quitté pour rejoindre l’eldorado des Comoriens, Mayotte, l’île vers laquelle accourent beaucoup d'entre eux au péril de leur vie.
Son second mari, père de ses trois derniers enfants, est cultivateur, un métier peu rentable pouvant à peine subvenir aux besoins de la famille. Maman Subira se devait d’abandonner sa vie de ménagère afin d’aider son mari : « Je suis devenue marchande de légumes. Tous les matins, je ramène la récolte de mon époux ici à Volovolo. Pour survivre, la plupart des femmes n’ont pas d'autre choix que de devenir vendeuses au marché, dans ce pays où tout est coûteux. »
Le petit commerce, pratiqué particulièrement par des femmes, permet aux familles de mieux vivre et d'assurer aussi la scolarité des enfants. Aujourd'hui, tout passe par le biais des écoles privées car les écoles publiques ne répondent pas aux attentes des familles : « Pour la scolarité de mes trois enfants, je paie 7 500 FC par mois pour le plus jeune qui est au primaire, 11 500 FC pour celui qui est en cinquième et 14 000 FC pour celui qui prépare son brevet. Dieu merci, mon travail me permet d’éduquer mes enfants et avec leurs diplômes, ils auront des vies meilleures ».
Des femmes de toute classe sociale
Mais il n’y a pas que les plus démunies qui se lancent dans ces différents types de commerces. Les femmes de toutes classes deviennent vendeuses un jour ou l’autre afin de pouvoir s’offrir un capital personnel leur permettant de combler toutes sortes de dépenses (lire ci-dessous). Ainsi, devant chaque porte, des cacahouètes, des cigarettes, des oignons, des tomates fraîches sont disposés sur de petites tables.
Soidroudine Mohamed - Publié par RFI
Journaliste et responsable de la production de la radio HaYba
Moroni, Comores - mohamed.s.moilim@gmail.com