La vision « Comores Emergent en 2030 » du chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Azali Assoumani, traduit une volonté de changer le cap et...
La vision « Comores Emergent en 2030 » du chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Azali Assoumani, traduit une volonté de changer le cap et d’engager durablement le pays dans une dynamique de croissance forte et inclusive, créatrice d’emploi et préservant l’environnement et les ressources sécuritaire et de développement. Cette nouvelle vision de développement économique et sécuritaire doit être traduite en un plan stratégique, le Plan Comorien Emergent (PCE).
Le PCE visera à se positionner à l’horizon 2030 comme un hub régional logistique et industriel, aérien, terrestre, maritime, multiservices et touristique et à venir un acteur de référence de l’Océan Indien.
Reconstruire l’AND autrement: redéfinition géostratégique et nouveau savoir-faire
Le rôle de l’AND déployées sur le territoire comorien subit une mutation ou mal organiser. La mission principale de l’AND consistait à contrôler, sécuriser et développer le territoire où il l’est déployé. Alors que les opérations menés par l’AND relève des actions indirecte au profit de la population.
Ce prétorianisme comorien est encore visible, quarante deux ans après l’indépendance, marquées par des situations nationales de ni guerre, ni paix, et placées dans des processus de normalisation politique.
Cette inflexion opérationnelle vers les missions de développement vient du changement de sens de l’action militaire : dans ce cadre, les actions à mener concernent la construction et la réhabilitation des ouvrages civils d’intérêt général comme les routes et les ponts.
L’intervention, dans les conflits communaux et villageoises, des forces comoriens de maintien de la paix, est indispensable pour imposer l’ordre et la sécurité et permettre la fin des hostilités. Le recours à la coercition est nécessaire; même s’il se résume souvent à un déploiement. Cette phase d’intervention prépare la stabilisation du territoire qui donne lieu à un abaissement du niveau de violence et consolide la paix obtenue pour permettre le retour à la confiance entre les protagonistes. Son succès amorce la phase de normalisation. Cette phase dépend moins des tâches militaires que des actions civiles utiles à la reconstruction c’est-à-dire au retour à la paix et à l’affermissement du système politique, juridique, économique et social.
Le processus de reconstruction est alors renforcée par des actions au profit du développement, venant renforcer les trois réponses apportées, trop souvent de manière découplée, en matière de sortie de crise: une réponse militaire centrée sur le déploiement d’une force militaire, une réponse humanitaire fondée sur la gestion et une réponse politique basée sur l’organisation d’élections ouvertes et pluralistes, gage de la paix.
La réponse humanitaire, indispensable pour répondre à l’urgence de la situation conflictuelle, présente également des insuffisances majeures liées à la « fatigue des donneurs » en particulier lorsque l’action humanitaire s’inscrit dans la longue durée. Or la problématique principale, celle du développement et de la redistribution nationale des richesses, à la source des conflits et des guerres au Comores, n’est pas réellement traitée par des solutions adaptées.
Développer par les forces duales : une autre manière de conquérir les cœurs et les esprits de la population
Le Comores doit appliqué la réforme des systèmes de sécurité, principaux opérateurs aux seules restructurations de l’armée et des forces de sécurité et non à la redéfinition des missions confiées aux militaires dotés, du reste, de capacités duales c’est-à-dire de matériels et d’une expertise permettant d’assurer des missions opérationnelles certes, mais également des missions humanitaires relatives à la sauvegarde des populations, à la reconstruction et au développement des territoires où ils interviennent.
L’ingénierie de la réforme des systèmes de sécurité doit désormais intégrer le «volet développement » dans ses programmes de restructuration de l’outil militaire au Comores. Les actions de développement confiées aux soldats servent un but supplémentaire : réconcilier «les corps habillés» avec la population civile à partir de travaux d’intérêt général et permettre, ce faisant, le passage de la méfiance populaire à la confiance du civil donnée aux militaires.
Autrement dit, il s’agit de réformer les armées en élargissant la gamme des missions qu’elles pourraient conduire à la fois dans le cadre du maintien de la paix comme dans celui de la bataille du développement menée au quotidien.
Sans transformer les forces armées en forces de développement, ne peut-on pas imaginer d’alternative voyant une plus grande implication des militaires aussi bien dans les missions de reconstruction et de consolidation de la paix, que dans les actions de développement local, avec leurs propres moyens (génie, transport terrestre, maritime ou aérien) ou en encadrant des corps de volontaires, en d’autres termes des forces civilo-militaires et qui conduiraient des actions dans les domaines de la sécurité humaine, de la reconstruction des infrastructures ou encore au profit du développement par des actions de soutien à la production agricole, dans le secteur du bâtiment et des travaux publics ou encore dans le traitement des eaux.
Les nouvelles missions de l’armée comorienne : reconstruire et développer
L’élargissement des missions confiées à l’armée nationale de développement (AND) correspond bien à une tendance double marquée par la nécessité d’accomplir des actions de combat et de sécurité, de soutien humanitaire et de développement d’une part, et par la nécessité de contribuer à restaurer la mission souverainiste des forces armées d’autre part : défendre le territoire, enjeu permanent de la bataille du développement, de la préservation et de la restauration de la sécurité.
Le cœur du métier de l’armée doit en effet se recentrer sur la défense et la sécurisation des territoires nationaux aux frontières poreuses en raison des crises comoriens faisant du territoire un enjeu central à cause de Mayotte.
Les frontières de notre pays sont mal contrôlées. Cette situation tient d’abord à la faiblesse de l’Etat, au vieillissement des équipements et de l’armement des militaires aux frontières mais également aux mauvaises conditions de travail et de vie des militaires chargés d’une telle mission. L’armement des forces est obsolète et inadapté à des frontières à la sécurisation difficile : la vétusté des postes de surveillance, l’absence de véhicule tout terrain pour parcourir la frontière, l’inexistence de moyens employant une technologie récente comme la détection thermique ou des jumelles à vision nocturne engendrent la démotivation voire le découragement des soldats.
Par : Mohamed Soighir
Par : Mohamed Soighir