Environnement/ La poussée de colère de l’ancien ministre Djaanfar Salim contre l’insalubrité à Mutsamudu
Mutsamudu, entre Chef-lieu et Ville poubelle !!! Ceci est un cri de désespoir, un cri d’alarme pour interpeller tous les décideurs de cette ville, de cette Ile et de ce pays, de tous les horizons à plus de dignité et à plus de hauteur pour apporter des solutions pérennes à la tragédie de la collecte et du traitement des déchets. Peu m’importe ce que cela me coûtera, j’assume…
Un spectacle de désolation à couper le souffle ! Les ordures ménagères et autres détritus qui encombrent Mutsamudu et la voie publique, se composent en déchets alimentaires, en supports papiers, en emballages souillés, en des débris de vaisselle ou en des sacs plastiques.
A ce jour, on ne sait pas avec précision le poids en kilogramme d’ordures ménagères et autres encombrants générés par un habitant de Mutsamudu. Si on part sur une base de 35 mille à 40 mille habitants sur le chef-lieu, Mutsamudu, et qu’on multiplie en moyenne par 200 Kg d’ordures par habitant, je vous invite à faire le calcul du poids et le volume d’ordures ménagères, industriels, et d’encombrants de la voie publique sur une superficie limitée telle la ville de Mutsamudu…
On est en face d’une catastrophe aux allures de drame humain en plus d’être confronté, là à une vraie problématique de santé publique que cela pose pour Mutsamudu et pour l’île Etoile, Anjouan, toute entière. Notre hygiène de vie et celles des générations à venir en dépendent.
Mutsamudu et Anjouan se meurent à petits feux dans l’indifférence des Maires, des Conseillers de l’île, des Députés de la Représentation Nationale, des Commissaires de L’exécutif d’Anjouan, des membres du Gouvernement de L’Union, des Ulémas, de la Société civile, des citoyens, des Mutsamudiens , des Anjouanaises et Anjouanais, des Comoriennes et Comoriens, de moi-même. Mais aussi de toute volonté citoyenne, du Gouverneur de l’île d’Anjouan, du Président de la République et Chef de L’Etat Comorien. Ceci est un cri de désespoir, un cri d’alarme pour interpeller tous les décideurs de cette ville, de cette île et de ce pays, de tous les horizons à plus de dignité et à plus de hauteur pour apporter des solutions pérennes à la tragédie de la collecte et du traitement des déchets. Peu m’importe ce que cela me coûtera, j’assume.
J’ai parcouru ce matin au peigne-fin le seul quartier de Chitsanguani sur les 26 quartiers de Mutsamudu. Revivez avec moi, ces scènes apocalyptiques comme, si vous étiez, de mon parcours et découvrez avec moi les décharges sauvagement improvisées par l’incivilité des habitants de Mutsamudu. Un spectacle de désolation à couper le souffle !!!
J’ai initié mon périple sur les abords de Guoungwamwé à hauteur des Travaux Publics , et là , je tombe sur une première décharge, du secteur très impressionnant d’odeurs nauséabonds et habités par des rats, des chats domestiques , des poules, des chèvres, des bœufs,etc… je m’avance et arrive au niveau d’Exim Bank et bis repetita, le pont de Ntsanbwamoué à Chitsanguani, est inondé d’ordures de toutes sortes et on y retrouve le même décor d’habitants des lieux. Vint le tour de notre fleuron hôtelier, l’Hôtel Al-Amal, des détritus qui jonchent la clôture qui surplombe Al-Amal, jusqu’au plateau sportif et pire, même la station balnéaire si je puis m’exprimer ainsi, l’intérieur de l’Hôtel, très mal entretenu que j’ai eu à ratisser au centimètre près, n’est pas digne de cet établissement public…
Une vue de l’hôtel Al Amal |
De ce que je sais pour avoir occupé des responsabilités d’Etat et notamment sur la recherche d’un site de décharge publique pour le compte de la ville de Mutsamudu, l’heure est venue d’éclairer l’opinion et à charge pour l’Autorité en place d’agir et de faire ce dont elle a envie mais je me dois d’être en harmonie avec ma vie. La conscience me commande de faire le point sur le dossier et je reste tout à fait disposé à en parler devant qui de droit et auprès d’une Institution habilitée.
Mon silence sur ce dossier hautement sensible n’a que trop duré. Certes mon éclairage ne va pas dans l’absolu apporter les remèdes tant souhaités mais cela va s’inscrire dans une contribution, pour mieux appréhender les zones d’ombre qui entourent cette affaire de site de décharge publique dans la Région Centre de Mutsamudu.
* L’auteur est un ancien Vice-Premier des Comores(2002) et
ancien Ministre de l’intérieur de l’île Autonome d’Anjouan. Il est actuellement
Secrétaire Général et Porte-parole du parti G.N.E.C Rénové.