La chamaillerie dégénère en agression au couteau
Tribunal correctionnel de Châteauroux
La chamaillerie dégénère en agression au couteau
On va se tuer homme à homme, je vais te trouver. Dans la nuit de vendredi à samedi, Saïd reçoit ce SMS de Djamal. Plus tôt, les deux Castelroussins, la vingtaine, se sont disputés au téléphone. Une histoire de portable prétendument volé par Djamal, de racontars colportés par Saïd sur le second, ou de petite amie convoitée par Saïd. Les raisons qui ont conduit Djamal à agresser au couteau Saïd « resteront assez obscures et mystérieuses », constate le président.
La victime ne se démonte pas. « Je n'ai pas du tout peur de tes menaces. MDR ("mort de rire "). T'es un gamin », répond-t-il à son rival, qu'il connaît depuis quatre ans. Il décide de se rendre chez lui avec son cousin. Djamal va à sa rencontre, muni d'un taser. Comme toujours, « depuis que je me suis fait tabasser », se justifie le prévenu, présenté en comparution immédiate hier.
Cette nuit-là, le jeune homme originaire de Mayotte dissimule aussi un couteau de 20 cm le long de son avant-bras droit. Apercevant l'arme, Saïd court vers sa voiture. Il revient avec une batte de base-ball. Dessus est écrit : « Nuit gravement à la santé ».
Qui porte des coups en premier ? Les déclarations des deux parties divergent. Saïd se retrouve à terre. Djamal le frappe trois fois à la nuque avec son couteau. La victime souffre d'une plaie de 10 cm. Le prévenu présente des blessures au bras gauche.
« Rien ne permet de dire que mon client a porté les coups en premier, avance l'avocat du prévenu. On a deux personnes qui pourraient comparaître pour violences. » Arguments vains. Le tribunal a condamné Saïd à deux ans de prison ferme, avec maintien en détention.
Fanny Laison - ©lanouvellerepublique.fr