Je ressens un profond malaise avec la fête nationale. Je suis loin d'être persuadée que nous avons la bonne façon de fêter notre fierté...
Je ressens un profond malaise avec la fête nationale. Je suis loin d'être persuadée que nous avons la bonne façon de fêter notre fierté d'être Comoriens. Il s'agit d'une occasion unique de prendre un temps d'arrêt afin de souligner le privilège que nous avons d'être Comoriens. C'est aussi un moment particulier d'expression de notre culture nationale. Partout dans le monde, les fêtes nationales sont la célébration d'un trait d'union entre le présent et le passé. Je trouve pour ma part qu'il est émouvant et inspirant de voir tous ces gens, toutes origines et croyances politiques confondues, à qui les Comores donne envie de chanter et de danser.
Il y a sans doute autant de raisons de célébrer. Le 6 juillet marque l'anniversaire de l'indépendance du pays - et d'une rébellion contre un régime qui brimait les libertés de ses citoyens. La Fête nationale des Comores porte toute une histoire. La réserver seulement à quelques-uns, ce serait renier notre identité. Elle doit rassembler, elle doit s'enrichir des autres cultures qui s'ajoutent à la nôtre. La Fête nationale est pour moi la célébration, à la fois de notre diversité, de notre langue, de notre culture et de notre statut unique aux Comores.
Le 6 juillet nous donne l'opportunité de nous affirmer en tant que peuple distinct, dans un pays qui nous reconnaît depuis peu comme nation. Je pense qu'il est temps d'arrêter de rêver. Comment peut-on être fier d'être Comoriens quand rien ne va plus même dans l'économie et que nous n'agissons pas concrètement pour faire entendre notre mécontentement ? Je serai fière d'être Comoriens le jour où tous les enfants du Comores mangeront à leur faim, lorsque toutes les personnes âgées pourront vivre dans la dignité, lorsque nous pourrons circuler en toute sécurité sur le réseau routier, lorsque l'économie sera florissante et lorsque la corruption sera radiée.
Vous avez peut-être raison, je suis trop préoccupée par tout ce qui se passe actuellement dans notre pays, comme le décès de la petite Zoubeda pour faire la fête. La fête nationale est une occasion annuelle de se remémorer nos racines et de constater l'état actuel. Aussi, nous devons conserver l’islam, nous rappelle la foi de nos ancêtres, qui fait partie de notre patrimoine culturel. Bonne Fête nationale.
Coordinateur, SAID MOHAMED ALI DJELANE
Casablanca(Maroc)