L'Emir Azali Assoumani serait atteint d'une forme rare d'Alzheimer
Lors d'une rencontre au relais de Singani avec des élus de Mohéli ce weekend, son Altesse déclare: «Toute personne qui se donne la paternité de la tournante n'est rien d'autre qu'un séparatiste. Et je serai intransigeant devant ces fauteurs de troubles». D'accord votre Altesse. Mais voyons un peu ce que vous disiez vous mêmes ces dernières années.
Mardi 12 janvier 2010, lors d'une conférence de presse, votre Altesse déclariez "La remise en cause de la présidence tournante n’est pas à l’ordre du jour (...) l’harmonisation des mandats en aucun cas, ne peut et ne doit dissimuler une intention de prolonger un mandat, au risque de remettre en cause tous les acquis de la réconciliation nationale, de la paix civile (…) La loi référendaire prévoyant un mandat de 5 ans, ne peut pas être rétroactive. Ainsi, il ne peut pas s’appliquer à l’actuel Président." Avant de conclure «Trop c’est trop. On ne peut pas, au 21e siècle avec toutes les capacités intellectuelles de ce pays se laisser retourner en arrière».
Soit.
Le 4 décembre 2015, le CPS de l'Union Africaine déclarait quant à lui "L'objectif de la visite (du président Kikwete le 30 novembre 2015) était d’insister auprès des parties prenantes comoriennes sur la nécessité pour elles de faire preuve d’un sens élevé des responsabilités et de contribuer à la tenue, en 2016, d’élections paisibles, transparentes et régulières, conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution comorienne, y compris celles relatives à la présidence tournante de l'Union des Comores (...) Le CPS avait également exprimé sa préoccupation face aux tentatives de certains acteurs politiques comoriens de remettre en cause le principe de la présidence tournante, tel que consacré par la Constitution comorienne. Il avait mis en garde contre ces tentatives et contre toute autre action de nature à engendrer des tensions et à compromettre les avancées enregistrées dans le processus de réconciliation et de stabilisation des Comores."
Et à cette époque, devant le président Kikwete envoyé comme émissaire de l'UA, son Altesse Azali Assoumani revendiquait haut et fort la paternité d'une présidence tournante où les candidats devaient être des "ressortissants" d'une île avant de pouvoir briguer la magistrature suprême de l’île à laquelle échoit cette tournante.
Personne ne veut aujourd'hui voler cette paternité à Son Altesse l'Emir Azali Assoumani, car elle lui appartient et libre à lui de se sentir séparatiste. Mais nous, les héritiers de son premier mandat présidentiel, réclamons juste l'héritage qu'il nous a tant vanté et défendu jusqu'à cette soudaine atteinte d'Alzheimer. Sachez, Votre Altesse, que nous serons toujours là pour vous aider à recouvrir la mémoire chaque fois qu'elle vous échappera, et nous savons qu'un jour vous nous en serez reconnaissant. Par Abubakar Aboud