Le sieur Mohamed Soufiane, ancien ministre des transports, de l'artisanat et du tourisme a osé faire étalage de son chauvinisme grand-c...
Le sieur Mohamed Soufiane, ancien ministre des transports, de l'artisanat et du tourisme a osé faire étalage de son chauvinisme grand-comorien sur plusieurs blogs faisant écho à la vidéo de SaidMchangama, ceci dans un contexte très particulier, celui de la tentative d'organiser des assises nationales pour réviser la constitution, mais aussi à la veille du remaniement ministériel annoncé. Ceci explique cela peut-être.
Ces propos censés démontrer les sacrifices et en quelque sorte l'injustice que subit la Grande-Comore par rapport aux autres îles dans l'État comorien actuel, nourrissent le complexe Grand-Comorien auprès de certains, et nous sont particulièrement intolérables.
Ils s'articulent autour de deux concepts essentiels : la puissance financière et la contribution financière disproportionnée de Ngazidja par rapport aux autres îles, ainsi que la part trop importante accordée aux autres îles, ainsi que le rôle et la part injustifiés qui seraient accordés aux autres îles, notamment l'île de Mohéli, dans toutes les institutions de l'État.
Mohamed Soufiane parle de contribution de 28 milliards de la part de Ngazidja pour 3 milliards de la part de Ndzuwani et 800 millions pour Muwali, soit comme le dit Mchangama, plus de 80 % assurés par Ngazidja, en fait presque 90 %.
Sur quoi est basée la contribution financière ? Sur les impôts et les taxations diverses, sur tous les apports de l'activité économique humaine : commerces, sociétés privées et nationales, port, aéroport … en fait tout ce qui fait la richesse du pays basée sur Ngazidja et surtout à Moroni.
Si nous nous basons sur ce chiffre, la contribution de Ngazidja serait de plus de 9 fois supérieure à celle de Ndzuwani alors que si on compare les 2 populations (410 736 pour Ngazidja et 341 539 pour Ndzuwani environ), le rapport n'est que de 1,20 en faveur de Ngazidja.
Cela veut donc dire que la population à Anjouan est infiniment plus pauvre qu'à la Grande-Comore, mais surtout que l'activité économique est beaucoup plus florissante dans cette dernière.
Ce que ces chauvins grand-Comoriens cachent, c'est la part très importante que jouent les Anjouanais et les Mohéliens dans l'économie de Ngazidja dans tous les domaines (Combien d'Anjouanais ont construit à la Grande-Comore y travaillent et y vivent sans mettre le pied à Anjouan ? Où vont leurs revenus et leur richesse sinon à la Grande-Comore ?) ; Sans compter les ressources générées par les institutions propres à l'État et la capitale telles que les administrations, les sociétés, les missions diplomatiques etc.
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Ceux qui défendent cette thèse de l'injustice faite à la Grande-Comore ne comprennent-ils pas qu'ils abondent dans notre sens en démontrant la part excessive, castratrice de Moroni sur l'ensemble ?
Mchangama, le Tahomba qui a opéré un véritable pillage économique et financier sous Djohar et qui se permet aujourd'hui de donner des leçons, a sorti un autre argument sur la provenance de la richesse grand-comorienne qui viendrait des subsides de la diaspora.
Cependant, quand il pourra nous montrer la part de l'apport de cette diaspora à la richesse nationale à la Grande-Comore et toute la part qui s'évapore en Anda et Mashughuli, alors on pourra peut être le croire.
Alors, arrêtez de nous servir des balivernes : la richesse produite à Ngazidja n'est pas grand-comorienne mais appartient à l'ensemble de l'Union, sinon les chauvins n'ont qu'à délocaliser la capitale comme le suggère Tahomba.
Et quand on se permet de remettre en question la place des autres îles et notamment Mohéli compte tenu de sa faible population, on comprend mieux la profondeur de ce chauvinisme grand-comorien.
A les entendre, Mohéli ne devrait pas avoir plus de députés que la circonscription de Mitsamihouli-Mboude ni avoir plus de ministres, de directeurs généraux etc.
C'est une telle conception chauviniste qui mine le vivre ensemble et fonde la défiance de Ngazidja : l'Union des Comores est une fédération d'îles autonomes (États avant le traitre Sambi), et dans l'exercice des prérogatives de cette Union, aucune île ne peut être supérieure à une autre.
La tournante n'implique pas un exercice monopoliste ou exclusif du pouvoir de l'Union, c'est le chauvinisme qui en pervertit l'usage : combien de directions générales des grandes administrations ou des sociétés d'État, des chancelleries étrangères sont entre les mains d'Anjouanais ou de Mohéliens aujourd'hui ?
Quelle est la composition du gouvernement Azali 2 ? Une équipe à 90% grand comorienne et 2 strapontins pour Anjouan. Pourquoi Azali ne démontre-t-il pas sa fibre patriotique en rompant avec les pratiques chauvines en matière de gouvernement par exemple ?
Comme nous sommes gangrenés par le chauvinisme, le régionalisme et les complexes de tous genres, il siérait d'établir un quota précis et détaillé de la répartition des responsabilités entre les diverses entités fédérales quelle que soit la présidence en cours : tel pourcentage de ressortissants de la Grande-Comore, d'Anjouan, de Mohéli, dans le gouvernement, dans les directions des administrations, des sociétés d'État, des chancelleries, des différentes institutions etc. jusqu'à la répartition des bourses d'étude domaine dans lequel la Grande-Comore se taille toujours la part du lion à travers tous les pays, à l'insu souvent des autres.
Cela contribuerait à instaurer un système de répartition plus juste et plus équitable.
Vive l’Union des États des Comores avec la souveraineté pour chaque île !
La voix des Anjouanais en colère.
Anli Yachourtu JAFFAR