Discours du président de la République: Le Poids des Mots
Pour la première fois que le président de la république a fait un discours rassurant, une allocution qui a suscité moins des critiques, un discours qui emporte beaucoup d’espoir et autant de conséquences même si les vœux de secourir le pays ne sont pas effigies.
Affichant d’emblée sa volonté de préserver la paix et la stabilité, rassemblement les comoriens, le président de la République s’est forgé une image en rigueur pour garantir «l’unité nation», se «porter vers l’avenir», «rassembler tous les comoriens», se battre «de toutes les forces contre la division », démarqué l’identité religieuse mais aussi et surtout l’appartenance de notre ile comorienne de Mayotte. « Cette date et cette fête doivent nous rassembler, au-delà de la politique et de la diversité de nos opinions, tout à fait compréhensible, parce qu'elles symbolisent notre liberté retrouvée après 150 ans de colonisation », lit –on dans l’allocution du président de la république.
La gravité des mots
La gravité des certains mots et la spécificité des sujets dans le discours du président de la république ne sont pas à prendre à la légère. Le président Azali a tenu à s’adresser à la fois à ses soutiens et à ceux qui ont voté contre lui. « Je regrette profondément l'attitude et les déclarations de mon prédécesseur l'ancien Président, d'un parti allié, membre de la coalition gouvernementale. La méthode et la manière choisie pour faire ses dernières déclarations, ne m'ont pas paru indiquées. Je respecte toutefois son choix et j'en prends acte, comme j'ai bien saisi son message. Il m'appartient d'en tirer les conséquences », a-t-il rappelé le président de la république. Dans ce paragraphe, le président il a immédiatement coupé court avec la phrase « Il m'appartient d'en tirer les conséquences », une phrase qui en dit beaucoup.
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Soucieux peut-être de corriger l’allégresse du passer, le président Azali a fait preuve d’une grande gravité sur la paix et la cohésion sociale à travers notre religion. « Consolider l'unité nationale c'est aussi préserver la sécurité et la paix du pays. C'est pourquoi il faut mettre notre religion, l'islam à sa place adéquate. Remettre en cause notre religion, c'est saper la cohésion nationale. Ainsi, la montée récente du chiisme et des sectes et des extrémismes de tout bord dans notre pays, avec les risques que cela comporte, sont de nature à créer des situations d'insécurités inacceptables… » a-t-il déclaré avant d’ajouter que « Sur ce point, je voudrais très solennellement attirer l'attention de tous, car il y va de la stabilité de l'union de notre pays : je ne laisserai à personne, à aucun groupement, la possibilité d'installer dans notre pays, une des situations à caractère religieux ou dogmatique qui ont fait sombrer plus d'un pays dans le chao comme on est entrain de le vivre dans le monde entier », a-t-il averti.
Un discours sobre, modeste qui a fait la sensation en assurant tous les citoyens. Un discours promettant avec des objectifs et des messages clairs. « L'indépendance de notre pays signifie aujourd'hui, que nous sommes capables de montrer au monde, à nous-mêmes et aux jeunes générations que nous voulons et que nous pouvons construire notre destin en comptant d'abord sur nos propres forces », a-t-il rappelé.
Bilan et perspectives d’avenir
Parlant du bilan des 42 ans d’indépendance, le président de la république s’est dit favorable aux assises nationales, au bilan de 42 ans voire même le bilan de la présidence tournante sans pour autant réveillé le démon du séparatisme. « J'estime aujourd'hui que le moment est venu. C'est pourquoi, j'ai encouragé l'initiative des assises nationales et promis d'y apporter mon soutien multiforme et celui de son Gouvernement pour l'organisation et le succès de ces assises. Ainsi, les consultations et les concertations tous azimuts que j'ai initiées et qui vont certainement constituées ne devront pas être suivies des divisions stériles à la place et ne seront pas mises dans notre gouvernance. Je voudrais à ce stade de mon discours, attirer très respectueusement l'attention de tous. Certes nous allons nous asseoir pour faire le bilan des 42 ans d'indépendance de notre pays et du système politique que nous avons mis en place en 2001, avec la présidence tournante entre les iles. Certes ce système peut et doit même être amélioré et corrigé. Toutefois, cela ne doit pas servir de prétexte pour ressusciter les démons du séparatisme », a-t-il conclu.
Nakidine Hassane