Aviation civile : Les compagnies aériennes face aux péripéties de l’Anacm
Il y a plus de un an, l’agence nationale pour l’aviation civile et de la météorologie (Anacm) a eu un nouveau directeur général. Depuis l’arrivée de Jean Marc Heintz à la tête de l’Aviation civile, le ciel comorien a connu quelques tumultes. Et pas des moindres.
D’abord avec Ab Aviation. La société avait renforcé sa flotte avec l’arrivée d’un Boeing 737-200 d’une capacité de 120 places. En septembre 2016, l’avion a été cloué au sol pour des raisons de « sécurité et de sûreté ».
Ab aviation n’a eu d’autre choix que d’envoyer l’aéronef en Afrique du Sud pour « révision ». La surprise, et elle est de taille, c’est quand le gérant de la compagnie, s’est présenté avec tous les documents demandés par l’Anacm afin de pouvoir reprendre ses activités, la puissante Aviation Civile a usé de son droit de véto. L’avion, lui est resté en Afrique du Sud et les déboires d’Ayad Bourhane, directeur d’Ab Aviation ne faisait que commencer.
Parce que cette saga, si riche en rebondissements allait se poursuivre. Le 15 janvier 2017, immobilise (aussi) l’Embrayer 120, immatriculé D6-ABA, l’un des 2 avions restant de la compagnie aérienne. Dans une conférence de presse tenue le 31 janvier 2017, le directeur de la sécurité de la navigation aérienne et des aérodromes, Oulovavo Mchami, avait justifié l’interdiction d’exploitation de cet aéronef par un problème d’ordre financier qui "a un impact technique et peut avoir des conséquences graves" sur la sécurité des passagers.
Un mois plus tard, l’agence retirait son permis d’exploitation à Ab Aviation, le poussant vers une mort certaine. L’affaire qui avait fait couler beaucoup d’encre avait mobilisé du monde. Du beau monde. Peine perdue. De la présidence de l’Union, à la vice-présidence chargée du ministère des transports, en passant par les parlementaires, la presse et les notables, tous s’étaient impliquées pour «une fin heureuse». De protocole d’accord en protocole d’accord, le maitre de l’Anacm campera sur ses positions. Ab Aviation se conjugue pour l’instant au passé, à moins d’un sursaut.
Jean-Marc Heintz ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. L’autre compagnie dans le viseur n’est autre que l’autre compagnie comorienne, Inter Iles.
Le 04 décembre dernier, Inter Iles a mis à la disposition de ses clients, un Airbus A320 pour assurer les lignes Moroni- Antananarivo, Moroni Dubai et Moroni Mamoudzou.
Int’Air Iles dans le viseur de l’Anacm
Ce fut la croix et la bannière pour que la compagnie comorienne puisse obtenir les autorisations auprès de l’agence de l’aviation civile française pour desservir la Réunion. Pas La Réunion seulement, mais aussi Marseille et Maurice. Le rêve s’est envolé. Encore un.
L’Anacm vient en rajouter une couche en interdisant les avions de type mononotype à relier Ouani au départ de Moroni en ligne directe. Et devinez quoi ? Inter Iles a le même type d’appareils. Avec cette nouvelle mesure, pour se rendre à Anjouan, la compagnie est obligée de passer par Mwali avec toutes les dépenses que cela engendre, en terme de maintenance, de coût du carburant et de temps.
Ces mesures interviennent alors qu’une nouvelle compagnie aérienne étrangère s’apprête à desservir les îles. De là à y voir des maneouvres scabreuses, il n’y a qu’un pas que nous franchirons le moment venu.
Et pour achever sa mission, le directeur de l’Anacm a sommé la compagnie Int’Air Iles de rendre son A320 au plus tard le 20 juillet 2017, comme ce fut le cas pour AB Aviation avec son Boeing 737. Le 25 juillet dernier, le secrétaire général de la compagnie a publié un communiqué pour informer sa clientèle de l’arrêt des vols avec l’A320 à compter du 27 juillet dernier. Par conséquent, suspendre les liaisons avec Mahajanga, Antananarivo, Dar Es Salam et Dubaï. Int’Air Iles, suite et fin ! Vive Air Austral, Air Madagascar et Air Corail !!! Par Ali Abdou