« … le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, »
Excellence, Monsieur AZALI Assoumani
Président de L’Union des Comores
Excellence, Monsieur le Président,
« … le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, »
Propos indigne d’un chef d’Etat, qui dépasse toute forme d’indignation. Le Comorien n’est pas une espèce animale halieutique. Ces paroles sont méprisantes et constituent une injure envers l’ensemble du peuple comorien.
Cette plaisanterie malencontreuse et tendancieuse est la pure expression d’une moquerie de la tragédie humaine perpétrée par ces marchands de cadavres entre Anjouan et Mayotte sous le regard complice des autorités françaises et comoriennes.
En effet, depuis l’instauration du visa Balladur en 1995, les autorités de la France et celles des Comores connaissent le sort dramatique réservé aux hommes, femmes et enfants en détresse dans les 3 autres îles comoriennes. Au risque de leur vie, ces personnes entament la traversée du bras de mer Anjouan-Mayotte à l’aide de ces fameuses embarcations de fortune tristement connues sous le nom de kwassa-kwassa. C’est plus de 30 personnes par semaine qui y périssent depuis 22 ans. Mourir pour joindre leur autre île est un crime abominable dont les responsabilités des 2 Etats sont engagées.
En méprisant les différentes résolutions de l’ONU concernant le retour de l’île comorienne de Mayotte dans son giron naturel, le président français vient de démontrer à l’opinion internationale sa haine viscéral à l’endroit de tout un peuple et d’une nation entière.
Le parti Ulezi veut dépasser la dimension infamante des propos du chef de l’Etat français. Nous cherchons à nous adresser au chef de l’Etat comorien quant à son silence pernicieux vis-à-vis de cet incident grave.
Sortir un simple communiqué de la présidence de l’Union des Comores, d’une douceur languissante, n’est pas à la hauteur d’un pays qui vient d’être humilié par un autre. L’humiliation est de trop, car de son côté l’ambassadeur de France à Moroni rajoute de l’huile sur le feu en disant : « le président Macron n’a pas du tout insulté les comoriens, je ne vois pas en quoi il pourrait présenter des excuses»
Le Parti Ulezi estime que l’Etat comorien est trop réconciliant avec la France au sujet du retour de Mayotte en croyant que le conflit franco-comorien se résoudra par le simple fait des réunions des groupes de travail de haut niveau qui sont si gentiment cités dans le communiqué.
Excellence, Monsieur le Président, l’heure est grave. Encore une fois la France défie les Comores et le reste des Nations du monde en traitant cette fois-ci le peuple comorien de poisson amené par les pêcheurs au moyen de kwassa.
Toute la communauté comorienne de l’Etranger et de l’Intérieur se sent blessée de par le mépris à travers ces paroles révoltantes.
La question que se pose le parti Ulezi est : y a-t-il un Etat face à cette agression pour protéger les Comores et l’honneur de ses citoyens ?
Le parti Ulezi ne vous apprend absolument rien en ce qui concerne les ripostes diplomatiques que vous devez entamer contre l’Etat français.
Par ailleurs, l’Etat comorien devra rehausser le ton à la faveur de ce triste événement quant à la question de l’île comorienne de Mayotte, en exigeant comme préalable à toute discussion le retrait du visa Balladur. Et dire haut et fort que les Comores n’ont reconnu, ni reconnaissent et ne reconnaîtront jamais toute consultation dans l’île menée par la France. Mayotte reste comorienne à l’égard du droit international et les comoriens ne lâcheront jamais.
Le parti Ulezi continuera à se battre jusqu’à son dernier souffle pour préserver l’unité et l’intégrité territoriale des Comores et fera de l’honneur de notre pays et de notre peuple la cheville ouvrière de son combat quotidien.
Nous vous prions d’accepter, Monsieur le président, nos salutations citoyennes.
Lyon le 4 juin 2017
Natuk Mohamed Mouzaoir
1er secrétaire National Ulezi