« Les conséquences ne seront pas seulement politique »
Tous les indices le confirment. La situation de notre pays est extrêmement alarmante. Aucun secteur de la vie nationale ne sera à l’abri des conséquences de la division de la mouvance présidentielle. L’indifférence de nos dirigeants face aux problèmes de précarité sociale et de la cherté de la vie va finir par convaincre plus d’un comorien du caractère dramatiquement incohérent de la gouvernance actuelle. Et c’est sans surprise donc que nous assistons de façon stupéfiés à la fin de l’espérance de tout un peuple, pris par les tourbillons d’une crise multiforme dans l’abîme devenu fatal à son développement.
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En effet, cette crise de la mouvance présidentielle au pouvoir qui pourrait aboutir à la division de cette dernière, va gangrener non seulement le tissu politique, détériora de manière drastique le tissue économique et installera l’oisiveté et facilitera la course déchaînée au profit facile de certaines formations politiques et fragilisera de façon draconienne la cohésion nationale.
Encore une fois, l’intérêt personnel et partisan a pris le pas sur l’amour de la patrie et le combat pour le développement. Non seulement que la politique de division sur la base de cette appartenance politique déchire le corps social, mais elle tend même à ériger en délit ou même en crime la liberté d’opinion et d’expression. Les dirigeants de cette mouvance présidentielle doivent s’assumer et comprendre, qu’en plus du péché originel lié à la manière de leur union pour accéder au pouvoir, leur gouvernance fervente et leur culture du clientélisme politique ont fini par jeter les honnêtes citoyens comoriens dans le désarroi le plus total.
Par ailleurs, il est vrai que le gouvernement a mis en place certaines dispositions pour élucider leurs actions et la bonne volonté de vouloir faire quelques choses, même si ses actes ne concourent pas à ramener la sérénité, ses actes demeurent notoirement insuffisants tant que les responsabilités politiques et morales de cette mouvance ne sont pas clairement situées.
Dans tous les cas, nous pensons que les responsables politiques, les dirigeants de notre pays, qu’ils reconnaissent qu’ils sont politiquement responsables de nos problèmes. Et c’est pour cela que nous sommes d’ailleurs étonnés de cette division de manière miraculeuse, sachant qu’on a eu l’impression sur la base des témoignages recueillis, que pendant tout ce temps, il n’y avait aucune coordination au niveau de cette mouvance et qu’il y avait que des individus isolés, qui faisaient ce qu’ils voulaient sans consultés les autres. Et là aussi, c’est une preuve de défaillance de nos dirigeants.
L’ironie du sort en que ces genres d’événements regrettables se sont produits tout au long de leurs gouvernances. Et pourtant, d’autres pensent qu’il s’agit d’une opération de marketing politique malgré ayant choqué l’opinion publique. Bien que dans la culture comorienne on connait la patience et qu’on sait qu’il y a une justice divine, mais la défaillance politique doit également faire l’objet d’une sanction au niveau politique.
Cependant, une de nos préoccupations, c’est par rapport à la responsabilité politique du Président de la République. Et au niveau de la Constitution, on ne peut effectivement incriminer le Président de la République que pour haute trahison. Et donc, on demande à ce que plus tard, quand on va arriver sur les perspectives politiques, qu’on tienne compte de cet aspect qui n’est pas sorti de son pouvoir et qu’on en tienne compte pour éviter à l’avenir qu’on soit confronter au même problème.
Sans pour autant prendre position sur la décision prise par le président de la république de rompre les relations diplomatique avec le Qatar, il y a eu lieu de voir les choses en face et cerner le contour de la géopolitique mondiale. En vérité, dans un monde globalisé où la compétition est rude et sans pitié, il s’agira de résister ou de se soumettre aux conditionnalités de coopération, d’exploitation ou d’asservissement des grandes puissances du monde. Ces dernières, il ne faut pas être dupe, n’ont pas d’amis, elles ont surtout des intérêts à préserver. Dans ce sens, il nous incombe à nous aussi, étant un pays souverain, de défendre courageusement les nôtres. Les Comores doivent renouer avec les valeurs de la République, de rendre l’espoir et le sourire au peuple comorien, sans pour autant renouer avec les démons de la haine, de la division et de la mauvaise gouvernance.
Dans tous les cas, le régime doit retenir les messages des différentes marches de protestation comme un appel qui redonne vie aux valeurs républicaines. Le régime en place doit se convaincre aussi, que le citoyen comorien ne se contente plus du rôle social qu’il a l’habitude de jouer, il s’est affirmé comme un acteur à part entière et veut comprendre et se faire entendre. Il faut tenir compte de cette mutation de l’espace public, de ces représentations et de ces normes qui structurent dorénavant l’action politique de l’Etat. En fin, comprendre qu’aujourd’hui, la division, la haine et la manipulation n’ont pas leurs places et surtout pour l’avenir du pays.
Nakidine Hassane