"Des messages de bons offices au chevet de la diplomatie comorienne assurée par JUWA"
Les Comores, à l’instar des autres pays de la Ligue Arabe, rompent leurs relations diplomatiques avec le Qatar.
Si tôt rompues, si tôt la toile est inondée. Des voix autorisées, dira-t-on puisque nous sommes en démocratie, se sont levées pour exprimer leurs points-de-vues par rapport à cette Rupture jugée inattendue par l’opinion loin du sérail.
Et les soutiens du palais ne se font pas rares !
Après un plaidoyer de Me Said Larifou l’infatigable et inépuisable Avocat des causes complexes, qui a défendu dernièrement, sur les ondes de la radio télévision nationale, la position tranchante de la diplomatie comorienne tenue par Mohamed Bacar Dossar du JUWA en faveur de l’Arabie Saoudite au détriment des autres frères du Qatar, il a appelé la population à se montrer solidaire vis-à-vis de cette décision du gouvernement.
Le palais de Beit-Salam devrait aussi bien apprécier la rhétorique de Dr Nourdine Bacha venu, à travers une conférence débat organisée ce 11 juin par " Les gens de la Caverne : ASHABA-L-KAHFI ", pour mettre la population comorienne en état de voir un peu plus clair cette position "surprenante" de notre diplomatie.
Sans entrer dans le fonds de ce conflit qui empoisonne les relations tant diplomatiques, économiques que sociales de ces deux Petits-Grands du Moyen-Orient, --grands, grâce à leurs sous sols riches en gisements pétrolier et gazier, le professeur BACHA n’a pas fait économie ni de son art ni de sa pédagogie bien rodée en amphithéâtre, bien au contraire, pour justifier avec finesse le bien-fondé de cette décision gouvernementale, aussi surprenante qu’elle puisse paraitre, il a sorti le grand jeu ! C’est ainsi que dans sa batterie d’arguments et dans sa charge de munitions on retrouve un peu de TOUT :
De relations et de réalisations. De diplomatie et d’économie ! D’humain et de divin !!!
Dans un premier temps, le conférencier a loué les qualités de l’homme à qui revenait le dernier mot en l’occurrence le colonel imam président. Un homme de facto "dévoué à sa nation" ! Parce que militaire de carrière, ce profile dit tout, qu’il se tient toujours "prêt à verser son sang" pour sa patrie. Donc, plus de place au doute que toutes décisions qu’il aurait à prendre ne pourraient avoir d’autres connotations que "PATRIOTIQUES" ! C’est bien cela le sacerdoce de tout militaire digne de l’uniforme ! Façon de nous dire d’avoir confiance à notre diplomatie et aux hommes qui l’assument, au premier rang desquels le chef suprême des armées !!! Trop beau !
Azali Assoumani sous les traces d’Ahmed Abdallah Abderemane !
Les Comores ne se trouvent pas à leur première expérience du genre, rappelle le docteur conférencier. Déjà aux années…. 80, feu président Ahmed Abdallah Abderemane n’avait pas hésité aux vues des circonstances, à lâcher l’Algérie, allié de première heure, parce que un des cinq premier pays à avoir soutenu l’indépendance comorienne, et ouvert ses portes à nos étudiants, malgré que son soutien ambigu au mouvement du Polisario, ne laissait pas à Abdallah le choix, il a changé de direction et s’est aligné derrière le frère Hassan II du Maroc. L’intégrité territoriale du Maroc est sacrée comme le notre ! Et les Comoriens ne l’ont jamais regretté eux qui cueillissent encore aujourd’hui les fruits de ce ralliement.
AZALI ASSOUMANI en est bien le témoin visible, lui qui est formé à l’académie royale de Meknès.
Selon le conférencier, l’histoire des relations diplomatiques entre les Comores et ces deux pays frères, les apports et les réalisations de l’un et de l’autre en faveur du pays, la préférence religieuse sur la terre sainte, tout a été prise en compte lors de la prise de la décision.
Le conférencier a démontré à ses interlocuteurs que ce n’était qu’en avril 2000, que le premier ambassadeur du Qatar en Union des Comores a présenté ses lettres d’accréditation auprès du président de la République de l’époque, le même AZALI derechef, président aujourd’hui. Il y a de cela seulement 17 ans. Ce qui fait que la fille née de ce mariage reste encore mineure malgré notre religion qui prône une majorité de 15 ans voire moins !
Tandis qu’avec l’Arabie Saoudite, nos relations remontent depuis Les Comores indépendant. Depuis 1984, elle avait déjà accrédité son ambassadeur aux Comores quoique de siège à Nairobi soit un an après que les Comores ait déjà accrédité le leur à Riyad ! Il y a de cela 33 ans. Difficile de prononcer un divorce surtout après 34 ans de vie commune!
En effet, les réalisations du Qatar en Union des Comores restent considérables. En si peu de temps il a su se faire remarquer avec des œuvres concrètes. Pour ne citer que quelques unes, l’usine de pêche, la faculté Imam Chafii, l’usine de production de l’eau minérale SALSABIL, l’Hôtel RETAJ…etc.
Mais de l’autre côté, les collèges islamiques sont financés par l’Arabie Saoudite. Nos éminents oulémas sont formés à Médine. Nos droits d’adhésion et nos quotes-parts dans les instances mondiales de décision tels que, Le Fonds Monétaire international (FMI), La Banque Mondiale (BM), sont assurés pour la plupart par le trop généreux roi saoudien.
Mais au-delà de toutes ces considérations, nous ne devons pas se contenter de traiter nos relations avec l’Arabie Saoudite sur le seul cadre classique des traités diplomatiques et des intérêts économiques. Que cela ne déplaise ! Mais oubliez-vous que nous faisons face à l’Arabie Saoudite au moins cinq fois par jour ? Que des milliers de gens partent chaque année pour les pèlerinages ! Nous, y compris les Qatar et les autres pays musulmans, avons le DEVOIR moral de la protéger par tous les moyens. A chaque fois que nous nous trouverons en situation conflictuelle d’intérêts entre un pays peu importe lequel et l’Arabie Saoudite, à défaut d’autres solutions mais nous prendrons nos responsabilités et défendrons notre maison commune. C’est notre Qibla avant tout! Qui ne voudrait pas d’une fin heureuse !!!?
Mj