Les deux pouvoirs iranien et saoudien n’ont jamais connu la séparation des choses religieuses de la gestion de l’Etat. Le premier est issu...
Les deux pouvoirs iranien et saoudien n’ont jamais connu la séparation des choses religieuses de la gestion de l’Etat. Le premier est issu de la résultante de deux forces principales à savoir celle du block des mollahs et celle des institutions politiques de l’Etat perse déposé par la révolution islamique..
Ainsi naquit un Etat, nouvelle version, après la révolution de 1978-1979 et précisément après le retour d’Ayatollah Khomeiny de son exil de Neauphle-le-Château, un village des Yvelines, un département français.
Tout le monde sait qu’au jour d’aujourd’hui et sur une base constitutionnelle, c’est le pouvoir clérical qui décide de tout en ce qui concerne l’Etat iranien et ce, quelle que soit la personnalité politique qui sort victorieuse des urnes.
De l’autre pouvoir, et de par sa fondation originale, le royaume d’Arabie Saoudite est l’aboutissement de négociations entre la famille Al Saoud et les oulémas de la tendance hanbalite wahhabite du nom de son précurseur Mohammed ben Abdelwahhab il y a de cela 85 ans ; Il en résulte à tous les coups, des difficultés majeures pour les autres Etats et les organisations étrangères quand il s’agit de discuter avec les responsables de ce royaume, les procédures des contrats et protocolaires, s’opposant le plus souvent à celles appliquées par le reste du monde. A cause des gros intérêts, tous les pays s’en accommodent.
Cela veut dire que les deux pays, puissances régionales, sont issus d’un ferment religieux et plutôt préoccupés par des stratégies d’influence idéologique et de pénétration géostratégique ciblées.
Le jeu de ping-pong pratiqué par les deux Etats à l’égard d’Israël, un ennemi commun, bien qu’ils aient des objectifs divergents, est un parfait exemple de leur capacité à s’adapter aux circonstances qui préservent leurs intérêts particuliers.
Ils mènent chacun, une diplomatie foncièrement belligérante envers l’Etat hébreu tout en agissant en sourdine par autres pays tiers. Les guerres fratricides entre musulmans, druzes et phalangistes du Liban ainsi que les printemps arabes tirent leurs origines des conflits des puissances par l’intermédiaire de prismes sunnites ou chiites car l’occident et aujourdhui les russes, n’interviennent que par l’intermédiaire des forces internes.
Tout pays qui s’allie à l’un ou à l’autre est tenu de guider sa ligne de conduite suivant des intérêts qui tiennent compte de cette dimension. Par spasmes liés à chaque nouvelle cartographie du monde, ces deux pays injectent des fonds importants comptés en Mds $ pour faire taire soit des rebellions internes, soit pour participer aux jeux d’influence.
Mais d’où vient cette soudaine crise qui ébranle aujourddui le monde arabe et singulièrement l’espace stratégique du Golf persique. En réalité tous les ingrédients étaient réunis pour faire éclater la sainte alliance des poids lourds du Golf persique. La perpétuation du soutien qatari des mouvements radicaux était vue d’un mauvais œil à la fois par les puissances occidentales et par les autres pays arabes.
Depuis le printemps arabe, et même bien avant, l’Emirat du Qatar a avancé bien des pions pour renforcer ses positions stratégiques sur fond de guerres fratricides à connotation religieuse ; aujourd’hui ses pays frères l’accusent de jouer sans complexe les bras financiers et militaires des mouvements liés au terrorisme. L’Arabie Saoudite a su se retirer de ce marécage juste après l’avènement de l’E.I
En rompant leurs relations diplomatiques avec ce pays frère, un des piliers de l’espace économique du proche et moyen orient, l’Arabie Saoudite, le Yémen, le Bahreïn, les Emirats Arabes Unies et l’Egypte entendent manifester un double intérêt : mettre un coup d’arrêt aux velléités de domination et de puissance supposées de cet état petro-gazier et montrer au yeux du monde que l’Etat du Qatar joue cavalier seul dans ses croisades.
Sa proximité politique avec l’Iran, fait de lui, un ennemi objectif de l’Arabie Saoudite.
Les conséquences de cette rupture seront porteuses de crises pour l’ensemble des pays du monde notamment l’Union des Comores qui entretient de bonnes relations économiques et financières. Cet émirat a fondé un tissu économique solide de part le monde au travers de gros investissements productifs et de structure. Il sera l’hôte de la Coupe du monde.
Mais l’accusation dont le Qatar fait l’objet est très compliquée du fait de l’environnement international car la sécurité est devenue la préoccupation de tous les pays.
Pour ce qui est de mon pays, les plaies consécutives à la rupture des relations diplomatiques entre l’Union des Comores et l’Iran n’ont pas encore cicatrisé et voilà que nous voyons surgir un tsunami aux conséquences visiblement dramatiques.
Les Comores vivront elles un dilemme cornélien du fait de ses relations privilégiées avec tous ces pays du Golfe. Et par quelle interstice, entrera alors Israël pour reconstruire sa nouvelle stratégie face au monde arabe ?
La position tranchée du nouveau leader américain, Donald Trump, y trouvera un terrain fertile pour imprimer sa stratégie de va-en guerre et ses agissements en solo.
Djounaid Djoubeir