Une décision française (c'est la France qui les a annulées puisqu'elle les conditionnait à une participation maoraise) qui fait c...
Une décision française (c'est la France qui les a annulées puisqu'elle les conditionnait à une participation maoraise) qui fait couler beaucoup d'encre. On peut avancer tous les arguments possibles et inimaginables, il n'en reste pas moins des fondamentaux absolus qui méritent d'être mis en lumière.
Tant que Maore est sous administration française, aucun Maorais ne peut représenter, sous quelle que forme que ce soit, l'Etat français aux Comores.
Mercredi 20 juillet 2016, une mission française, accompagnée de l’Ambassadeur de France Robby Judes, s’est rendue à Beït-Salam afin de rencontrer le président Azali Assoumani. © Hassani Halifa |
Ne pas respecter ce principe revient à valider honteusement l'annexion française de l'île comorienne. C'est cela qui était en jeu. C'était le but du jeu : des maires maorais parlant au nom de la France aux Comores.Cette participation ne semble pas avoir été claire pour la partie comorienne.
C'est au moment où le Ministère des affaires étrangères a découvert la liste des invités que le « complot » ourdi par l'ambassadeur de France est apparu au grand jour. Et il est heureux que les dirigeants comoriens aient fait preuve de fermeté en résistant à toutes les pressions. Notre vœu est de voir l'Etat comorien relever la tête et ne plus ramper devant l'Etat français.
Le complot de M. Jude, car il s'agit bien d'un complot, n'en est pas moins nuisible. Car bien évidemment les maires maorais ont mal pris le refus de l'Etat comorien de les accueillir. Cette histoire vient encore creuser le fossé qui sépare des parents. Mayotte 1ère en a fourni des témoignages édifiants.
M. Jude en porte l'entière responsabilité. Avec son arrogance coutumière, il a ignoré les sentiments des dirigeants comoriens et cru pouvoir passer en force. Ses pratiques suscitent et alimentent l'indignation de nombreux Comoriens, d'où des dérives que l'on ne peut que déplorer. Des dérives que l'on se doit de dénoncer sans oublier de dénoncer encore plus vigoureusement celui qui aurait dû être plus diplomate par rapport à un journaliste écœuré, s'exprimant à fleur de peau.
Les dirigeants français doivent s'interroger sur leurs pratiques : une nation forte peut-elle piétiner indéfiniment une nation faible ? Quelle peut être l'attitude de la nation faible : se taire et ramper à jamais ? N'êtes-vous pas en train de préparer à nos deux peuples des catastrophes ? La dérive verbale d'un jeune journaliste Comorien face à un ambassadeur méprisant ne devrait-elle pas constituer une sonnette d'alarme face à des nuages qui s'amoncellent sur le ciel de nos deux pays ?
Notre vœu est que les maires maorais comprennent qu'ils sont les bienvenus dans la partie indépendante, qu'il est certainement utile de partager les expériences, de nouer des liens de coopération.
Mais cela ne peut se faire qu'en dehors des Etats. Quand ces derniers s'en mêleront, le politicien prendra le dessus et aucun progrès ne se fera ; au contraire les frustrations se cumuleront. Lors de la période de pénurie de l'eau à Maore, certaines personnalités ont voulu manifester leur solidarité mais elles ont fini par abandonner : faisabilité extrêmement compliquée face aux barrières érigées par l'Etat français.
Les habitants de l'Archipel des Comores ont tellement de liens, d'intérêts communs. Ils doivent trouver les voies et moyens de se retrouver, de recouvrer leurs relations d'amitié et de fraternité dans le but de développer leur archipel, d'améliorer leurs conditions d'existence en dehors des relations d'Etat à Etat des Comores et la France. Divisés c'est la misère pour le plus grand nombre (malgré des meilleures conditions à Maore nombreux sont ceux qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts) tandis que dans tout l'archipel, une petite poignée s'enrichit à vitesse électronique. Nous bâtir un autre avenir !
Idriss (28/06/2017)
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