Riz plastique dans le marché comorien: La prudence est de mise
Les rumeurs sur la présence du riz en plastique dans le marché comorien circulent notamment dans les réseaux sociaux. Les autorités compétentes n’ont jusqu’à présent « aucun élément » pouvant attester ou contester ces bruits inquiétants.
Du contrefaçon dans un supermarché à Moroni |
Ce qui est évident, il s’agit d’une contrefaçon. En effet, le vrai nom du produit est « Super Kernel » tandis que le « riz » incriminé porte le nom de « Super Kernal (Ndlr : avec un « a » au lieu d’un « e »). Une imperfection sur laquelle a insisté un internaute dans message d’alerte : « Ce riz qui porte le nom de SUPER KERN"A"L comme le fameux SUPER KERNEL est dans le marché à Moroni », atteste celui qui sera confronté à un autre sérieux désagrément pendant la cuisson où la « riz » se mettra à fondre dans la marmite…tel de la matière plastique : « Chers amis, c'est du plastique, selon mes petites expériences conduites à la maison ».
L’alerte publiée sur Facebook, preuve à l’appui, est partagé plusieurs dizaines de fois. Aussitôt, nous sommes entrés en contact avec les autorités. D’abord l’Onicor. L’office national d’importation et de commercialisation du riz n’a aucune idée sur cette affaire : « Le riz de l’Onicor est bien connu : c’est le sac vert de 25Kg. Jusque là, nous n’importons aucun autre produit ni aucune autre qualité de riz que le riz ordinaire destiné à la consommation populaire », assure Ben Abdallah, le patron de la communication de l’Onicor.
Même tonalité, coté institut national des recherches pour l’agriculture, la pêche et l’environnement (Inrape). Son directeur Hamza Abdou Azali, répondant à nos questions déclare que « pour le moment, nous n’avons aucun élément pour prouver qu’il s’agisse vraiment du plastique ». Evidement car jusqu’à présent ils n’ont encore mené aucune inspection. « Nous allons vérifier et analyser pour tirer une conclusion », poursuit-il.
Afficher la suite...
En attendant que l’analyse soit effectuée et les résultats communiqués, les consommateurs ne savent plus à quel saint se vouer, surtout quand l’on sait que les structures phytosanitaires du pays sont dépourvues du nécessaire pour effectuer leur travail. En effet, dernièrement, mi-mars, avec le scandale de la viande avariée brésilienne, pendant que plusieurs pays avaient stoppé l’importation, le même Inrape était dans l’incapacité de tracer la provenance des produits carnés dans le marché comorien, encore moins de leur consommabilité « faute d’infrastructures adéquates ».
Il faut noter qu’après une petite enquête, nous avons constaté que le Super Kernal (la contrefaçon) est omniprésent dans le marché. Dans les petits magasins comme dans les grandes surfaces. Jusqu’à ce que la lumière soit portée sur cette affaire l’Onicor, eux, appellent de leurs vœux à l’extrême prudence. « J’ose espérer que les autorités compétentes mèneront les investigations nécessaires afin d’épargner notre population d’un éventuel danger lié à l’insécurité alimentaire », insiste Ben Abdallah, le chargé de communication.
Toufé Maecha, journaliste de La Gazette des Comores