Loutfi Adinane
A un mois de la fin de son mandat de conseiller, le président de la Cour Constitutionnelle des Comores n'a pas fini de faire des misères au parti JUWA. Au cours d'un déplacement à Mayotte ce jour, il aurait eu des indiscrétions et aurait donné la ligne que la CC va suivre dans les saisines faites par le président du conseil de l'île de Ndzuani pour usurpation de ses prérogatives, les trois députés JUWA pour spoliation de leur droit de siège à l'Assemblée Nationale et par les élus UPDC.
D'après les indiscrétions du président de la CC, Loutfi Adinani, la régularité ou pas de la procédure qui a désigné les trois députés UPDC n'est pas le sujet principal. Le président de la CC ne fait pas cas non plus de la requête du président du conseil de l'île pour usurpation de prérogatives alors que sa présidence est confirmée par l'arrêt de la CC disqualifiant l'élu JUWA de Nioumakélé I mais confirmant la validité des actes engagés par celui-ci. Ce qui semble préoccuper le président Loutfi Adinani d'après ses indiscrétions, ce serait de démêler ce qu'il semble être pour lui l'écheveau des procurations.
D'après lui, la CC entendrait sous peu tous les protagonistes. Quand un interlocuteur lui a fait remarquer la régularité de la procuration d'Abdoulkarim établie en bonne et due forme et signée devant un huissier et spécifiant qu'elle annule les actes antérieurs, le président de la CC aurait tiqué et aurait répondu: La CC veut savoir pourquoi Abdoulkarim n'est-il pas allé faire une votation physique le 5 avril 2017 et où était-il ce jour-là? C'est la passion de l'homme qui parle ou la loi? Rappelons que les textes de loi ou le règlement intérieur en vigueur chez nous ne disposent pas d'une obligation de présence physique à la votation, et pour cela institue justement le vote par procuration.
La question de la motivation de l'absence d'Abdoulkarim au vote qui a désigné les députés JUWA qui montent à l'AN ne doit pas légalement exister et n'a aucun sens pour établir la validité de la procuration d'Abdoulkarim et de ses effets qui doit obéir à d'autres critères. A une période où l'institution est mise en cause par un de ses membres, le président devait marquer son respect pour le peuple comorien au moins en accordant un droit de réponse au lieu de s'apprêter à commettre une autre forfaiture. ©AHMED Bourhane