Un malade qui ne sait pas son mal ou la localisation de son mal ne peut pas bénéficier d’un traitement adéquat. Je dédie ce texte à tous le...
Un malade qui ne sait pas son mal ou la localisation de son mal ne peut pas bénéficier d’un traitement adéquat. Je dédie ce texte à tous les jeunes Comoriens qui se battent pour conquérir leur autonomie et pour un avenir meilleur. Aux Comores, comme dans plusieurs autres pays d’Afrique et du monde, l’autonomisation de la jeunesse reste depuis toujours une préoccupation majeure pour les autorités gouvernementales et partenaires au développement malgré leur lassitudes.
Les efforts sont conjugués et des actions entreprises pour permettre aux jeunes de jouer un rôle actif dans la vie de la nation. A travers plusieurs instruments (juridiques, politiques, etc) nationaux et internationaux relatifs à la défense, à la protection et à la promotion de la jeunesse, les Comores ont proclamé ses aspirations pour l’instauration de meilleures conditions qui puisse permettre aux jeunes de contribuer efficacement à la transformation de la société Comorienne. Cet engagement se traduit à travers diverses actions entre autres, la mise en place d’un Ministère de la jeunesse et des sports, la création d’un institut national de la jeunesse et des sports (INJS), le projet de la création d’un fonds national de la jeunesse etc .
Cet engagement se traduit fort bien aussi par la ratification de la charte africaine de la jeunesse adoptée par les chefs d’Etats et de gouvernement d’Afrique en 2006. Charte à travers laquelle les autorités politiques africaines expriment leur conviction selon laquelle « la plus grande richesse de l’Afrique est la jeunesse de sa population, et que par la participation pleine et active de celle-ci, les Africains peuvent surmonter les difficultés auxquelles ils sont confrontés.» Aux Comores en ratifiant cette charte reconnaît ainsi que la jeunesse représente un partenaire et un atout incontournable pour le développement durable, la paix et la prospérité du pays.
Les nombreux conflits sur le continent et les manifestations des élèves du lycée Said Mohamed Cheick,les manifestations contre la vie chère, les grèves incessants de ces dernières temps aux Comores prouvent sans contestation que la jeunesse est un acteur indispensable dans la stabilité de nos Etats et la construction des processus démocratiques sur le continent africain. Force de développement et d’initiative, cette jeunesse s’apparente souvent à une « machine » de destruction de la société quand est reste aux ordres et sous la manipulation de personnes malintentionnées,corrompus et avides de pouvoir et/ou de gain. Les jeunes constituent donc un potentiel de développement et leur exclusion est un danger réel pour l’équilibre social.
Les Chefs d’Etats et de gouvernements d’Afrique ont donc bien mesuré la nécessité de l’autonomisation de la jeunesse et comme en témoigne la 17ème session ordinaire du sommet de l’Union Africaine en 2011 à Malabo en Guinée Équatoriale portant sur le thème « accélérer l’autonomisation de la jeunesse pour le développement durable ». C’est donc dire qu’ils sont conscients de l’urgence de l’émergence d’une jeunesse capable d’agir avec indépendance et responsabilité. Construire une jeunesse responsable et citoyenne passe donc par son autonomisation mais il est loin d’etre le cas aux Comores. Par ailleurs, L’autonomisation est un gage d’estime de soi qui permet aux jeunes Comoriens de « prendre le contrôle » de leur propre vie et d’agir en homme responsable.
Les Comores qui aspirent à devenir un pays émergent se doit de se donner une jeunesse d’hommes et de femmes responsables capables de participer librement aux activités de la jeunesse Comorienne qui n’est pas encore le cas.
L’émergence des Comores imposent l’émergence d’une jeunesse citoyenne, donc consciente des défis et enjeux de développement. Avoir donc une jeunesse responsable, vecteur de changement et acteur de cohésion sociale et de développement impose aux Comores, à ses institutions (publics et privés) et partenaires de contribuer à renforcer l’autonomisation des jeunes. Cette autonomisation doit avoir lieu dans tous les domaines (politique, économique, sociale, culturelle, etc) mais la jeunesse Comorienne veut des actes mais pas de rhétorique.
Ali Omar Abdillah
Expert en Gestion de Politique Économique
Université de Kinshasa