Cessons de voir les choses sous un angle politique pour justifier l'injustifiable indifférence face à ces milliers de comoriens qui per...
Cessons de voir les choses sous un angle politique pour justifier l'injustifiable indifférence face à ces milliers de comoriens qui perdent leur vie car ils estiment ne rien à voir à perdre: ils sont en phase terminale de la diabète, ils ont été mal opérés de la prostate, ils sont brûlés au troisième degré ou ils sont victimes d'une persécution injuste d'un juge payé par un puissant pour ce faire ou encore ils ont cessé de croire à un changement en faveur de la démocratie. Je n'écarte pas, ceux qui pensent retrouver l'argent facile par tous les moyens. Ces derniers les plus visibles portent les signes d'un Comores en déclin fatal.
Photo d'archives ©JDM |
La responsabilité des autorités comoriennes est transparente d'hypocrisie, de lâcheté et d'inhumanité. Comment rester insensible en face des constructeurs de ces cercueils marins ne respectant aucun règle de la construction ni aucune réglementation marine, à des bandits qui organisent, souvent avec la complicité des forces de l'ordre ces mortels voyages.
La contribution à ce massacre du corps médical comorien est criante. On eut dit que nos médecins sont tout sauf des médecins. Plusieurs centaines de malades quittant Anjouan presque à l'agonie avec un lourd diagnostic sont guéris au bout de 48 heures à l'hôpital de Mamoudzou, souvent simplement par une prise en charge digne, un nettoyage, une alimentation équilibrée.
Très fréquemment, les médecins à Mayotte retrouvent des diagnostics de leurs confrères qui n'ont rien à voir avec les souffrances du patient; certains pensaient même que ce sont les malades eux-mêmes qui les posaient. Croyez moi, je sais ce que je dis.
J'appelle à un sursaut de la société civile, aux associations d'oeuvrer dans le sens d'une prévention et d'une lutte engagée contre cette immigration mortelle en amont et en aval. Je tends la main à toutes les instances sociales, humanitaires locales, nationales, régionales, internationales pour freiner ce génocide. J'interpelle le Chef de l'Etat comorien sur sa responsabilité la plus étendue, le Gouverneur de l'île d'Anjouan, île servant de ports vers le néant à être réactif sur ces crimes dont ils portent l'entière responsabilité. Une association dénommé DJAMA est née et les objectifs vont dans ce sens.
Je suis persuadé que des nombreuses personnes voudraient y trouver une solution, ce à quoi je les invite à se rapprocher pour une force solidaire et apolitique afin de freiner le massacre qui prend les allures d'un bordel organisé. J'adresse mes condoléances à toutes les familles qui ont perdu un père, une mère, un frère, une soeur, un enfant, un mari, une femme dans cette traversée macabre.
Manifestez vous autour de l'association DJAMA et espérons l'accompagnement de l'Europe et de la communauté internationale. BEN ALI