Décès de la journaliste Saminya Bounou
Les attaques contre La Gazette des Comores qui n’a pas accordé un large espace pour l’hommage de notre consœur Samy, fusent de partout. Je comprends une telle réaction de nos lecteurs. Etant un employé de la boite, je me permets ici, sans pour autant engager le journal, d’apporter quelques précisions lesquelles, je l’espère, nous aideront à mieux comprendre la situation.
Effectivement l’ensemble de la presse écrite a parlé largement de ce drame survenu à un des nôtres, "exception faite de La Gazette des Comores qui a vendu la majeure partie de son espace à des publicités", comme s’indigne un internaute. Vrai, La gazette des Comores ne s’est exprimée qu’en quelques lignes contrairement aux autres journaux. Vrai, le numéro de ce matin comporte plusieurs publicités dont l’espace est ou sera payé. Donc ça nous fera rentrer de l’argent.
Mais l'argent constitue-t-il, vraiment, la raison de ce "manquement" dont on nous reproche ? J’ai été dans la salle de rédaction hier matin quand soudain, notre chef est venu désigner un journaliste pour écrire l'article rendant hommage à notre consœur, décédée quelques heures plus tôt. En guise de bémol, notre chef a demandé à ce qu’on écrive quelques lignes pour notre site internet et page Facebook en attendant l’article sur la version papier le lendemain (aujourd'hui). Aussitôt dit, aussitôt fait.
Reste au journaliste de rédiger son article réservé au journal papier. Pourquoi, finalement, La gazette n’en a publié que quelques lignes ce matin contrairement aux autres journaux qui ont effectivement consacré d'importantes place pour l'hommage de Samy ? Voici ce qui s’est passé, malheureusement. Le journaliste en question était rentré chez lui, loin de Moroni avant de rendre son travail. Il croyait qu’il pouvait envoyer son article à temps via internet. Malheureusement, il était confronté à des problèmes de connexion et l’opération ne passera que tard le soir quand le journal aura déjà été bouclé.
Et comme notre chef n’a pas vu l’article ni dans la clé Usb ni dans la boite e-mail avant le bouclage du journal, je crois que c’est à partir de là qu’il se trouvait obligé d’improviser les "quelques lignes" que vous avez pu lire dans le journal de ce matin et pour lesquelles on s’en prend au canard. Il n’est pas trop tard, demain on a une édition. Après-demain aussi. Croyez-moi, la disparition de Samy a affecté tous les journalistes, plus particulièrement ceux de La Gazette.
Toufé Maecha, journaliste de La Gazette des Comores