Crise Ab-Aviation/Anacm
Dans l’édition de ce lundi du journal Al-watwan, Ibrahima Hissani Mfoihaya, conseiller spécial du président de la république et membre de la commission chargée du contentieux Ab-Aviation/Anacm, s’affiche clairement aux cotés de Jean-Marc Heintz contre Ab-Aviation. Connaissez-vous qui va régler la facture des 220 000 Kmf à Al-watwan pour la publication de Ibrahima Hissani parue sur deux pages entières ?
S’agit-il d’un trafic d’influence ? Le conseiller spécial du président de la république, chargé des affaires politiques, récemment désigné au sein de la commission du cabinet du chef de l’Etat chargée du contentieux Ab-Aviation/Anacm, ne s’est-il pas disqualifié en prenant publiquement fait et cause pour l’une des deux parties en conflit ? Dans le feuilleton qui oppose Ab-Aviation et Anacm, le conseiller politique porte désormais la casquette de chargé de communication de l’aviation civile comorienne.
En effet, dans l’édition du quotidien de l’Etat de ce lundi, Ibrahima Hissani Mfoihaya a défendu bec et ongle la position de Jean-Marc Heintz contre la compagnie aérienne Ab-Aviation, interdite de voler depuis le 15 janvier dernier pour des raisons financières. L’espace publicitaire qu’a absorbé le texte signé Ibrahima Hissani Mfoihaya sera même payé par l’Anacm.
Nous avons appris que cette facture établie au nom de l’Anacm par le service commercial du journal s’élève à 220 000 Kmf. Un montant que l’aviation civile doit payer pour le service rendu par le conseiller spécial du président de la république chargé des affaires politiques.
On aura remarqué que cette affaire vient de diviser le cabinet présidentiel, essentiellement la commission qui en a la charge. La position d’Ibrahima Hissani Mfoihaya prend le contre-pied de celui de son collègue Conseiller privé du chef de l’Etat qui, lui, lutte pour qu’il n’y ait pas un traitement discriminatoire à l’encontre d’Ab-Aviation mais pour «un traitement équitable à toutes les compagnies » qui opèrent aux Comores.
Rappelons qu’avant la nomination de cette commission composée des conseillers privés, juridique et spécial du président de la république l’affaire a été confiée au directeur de cabinet du chef de l’Etat qui a fini par se faire éjecter du dossier à cause, nous concède-t-on, de la voie qu’il s’était tracée, « contrairement aux recommandations du chef de l’Etat qui ne veut pas qu’Ab-Aviation meurt dans ses bras ».
Toufé Maecha