AZALY HORS SUJET SUR L’ANALYSE DE LA SITUAION COMORIENNE, DANS UN DENI DE REALITE TOTAL …. Voici un extrait d’une tribune libre d’Ali M...
AZALY HORS SUJET SUR L’ANALYSE DE LA SITUAION COMORIENNE, DANS UN DENI DE REALITE TOTAL ….
Voici un extrait d’une tribune libre d’Ali Mmadi intitulée « L’émergence aux Comores, on aimerait bien y croire », publiée le 24 mars 2017 dernier sur Habarizacomores.com : « Et sans démagogie aucune, cela exige des efforts considérables, plus que se pavaner dans les grandes cérémonies rituelles. Sortir les Comores, en l’espace de 13 ans, du statut de pays pauvre très endetté (PPTE) pour les classer parmi les pays émergents, cela demande des actes forts, et non des discours creux, vides de tout sens. Il faut rappeler que notre PIB est d’environ 598 millions de dollars contre plus de 11 milliards pour l’île voisine de Maurice. Quant au revenu annuel moyen par habitant, il est de 840 dollars aux Comores contre plus de 8 500 à Maurice et 11 600 aux Seychelles ».
Croire ou ne pas croire, là n’est pas la question : Ce sont les données annuelles du PIB du pays ou par habitant, ci-dessus évoquées et rappelées ; qui importent. Elles confirment l’extrême pauvreté dans laquelle se trouve notre pays souffrant de carences criardes en matière de structures économiques, ne produisant presque rien, ne créant pas d’emploi ni de richesses nationales, écrasé par un chômage massif et chronique et générant l’absence des structures sociales et le désespoir qui poussent les gens à le quitter pour aller tenter leur chance ailleurs. Tous les signes parfaits d’une économie sous-développée qui fragilise davantage chaque jour qui passe le quotidien des comoriens
Face à ce tableau social, économique et moral terriblement noir, l’homme d’expérience ne semble guère avoir pris la mesure de la gravité de la situation, et vogue entre improvisation et déni de réalité. On ne parle plus de politique de rafistolage de lutte contre la vie chère, mal pensée ou peut-être inaccessible, dont personne ne connaît le destin aujourd’hui, On ne parle plus du fameux PIQ (plan d’investissement quinquennal) de 470 milliards, dont est issue la loi de finance 2017, dont on verra la réalité à la fin de l’année budgétaire.
On relève pour le peuple comorien cet exemple patent d’autisme et de déni de réalité que constitue l’optimisme béat d’Azaly débouchant sur une déclaration lors de la présidence d’un atelier tenu récemment à l’hôtel Itsandra et publiée dans un article d’Al-watwan Economique du 20 mars 2017 sous la plume de Mohamed Youssouf, intitulé « Objectifs budgétaires du gouvernement : l’émergence, j’y crois et je vous demande d’y croire ».
Dans cet atelier d’évaluation et de suivi des objectifs budgétaires du gouvernement en vue de la loi de finance rectificative du mois d’avril prochain, qui ne se présente d’ailleurs pas sous de meilleurs auspices, puisque il est établi que sur 11 milliards attendus pour les mois de janvier-février (sur quelles bases d’ailleurs ?), seuls quelques 7 milliards ont été engrangés, le colonel selon l’article aurait affirmé : « Il y a de l’argent dans ce pays (Combien ?) ; il suffit de fermer les vannes et de traquer l’argent qui ne rentre pas dans les caisses de l’Etat » (sic)
Et de se livrer dans un discours digne de propagande ! Il se targue d’avoir utilisé des fonds propres au cours de son premier mandat. Mais pour avoir fait quoi ? Quels fonds propres dans un pays qui ne produit pas, qui ne crée pas de richesses, écrasé par le chômage et la misère ? La propagande est finie ; il faut qu’Azaly revienne à la réalité. Sa stature de premier magistrat du pays lui interdit de raconter n’importe quoi. Il n’y a pas des sous aux Comores. La vérité est dans les éléments scientifiques contenus dans l’extrait d’Ali Mmadi. Sauf si la magie de l’émergence donne subitement une faculté de contredire ces données…
Il est clair qu’Azaly pose un mauvais diagnostic pour le pays et les Comores vont encore patauger dans le sous-développement. Son analyse de la situation comorienne est en deçà des enjeux cruciaux et urgents. Comment peut-il privilégier un matraquage fiscal à la longue inopérant, et ne pas agir sur l’urgence d’inverser la spirale de sous-développement et de mettre sur pied des bases économiques porteuses de création de richesses nationales, d’emplois, de consommation réelle et vigoureuse et dynamisme économique à l’instar de Maurice et Seychelles à travers un programme d’investissements massifs dans des secteurs clés ? Malheureusement la courtisanerie politique très ancrée à la grand-comore ne lui permettra d’avoir un brin de doute sur ses fausses certitudes. Sa théorie de « l’imamisme » n’est pas bon pour le pays. Vouloir se faire entourer à la Ikililou par des gens du pouvoir et de l’opposition qui approuvent point par point sa politique est un non sens politique, économique et social.
AHMED Bourhane