Université des Comores: Les enseignants ont décidé une grève illimitée
Réuni en assemblée générale extraordinaire ce samedi à l’IFERE, le syndicat national des enseignants de l’université des Comores (Sneuc) a décidé d’entrer en grève illimitée après un mois de vaines revendications auprès du gouvernement. Selon eux, c’est le ministre des finances la clé de voûte de cette crise.
« C’est le gouvernement qui nous a forcés à entrer grève », accuse le secrétaire général du Sneuc, lors d’un point de presse après la tenue de l’assemblée générale du syndicat, samedi dans la matinée à l’IFERE. Le conseil des ministres de ce mercredi est déterminant aux yeux des grévistes. Après d’un mois d’ « inertie », le ministre des finances y étalera les revendications du Sneuc. Un moment censé dénouer cette crise au risque de laisser les étudiants devant entamer le deuxième semestre dès ce lundi, en pâtir.
En effet, à en croire les conférenciers, il n’est plus question d’engager une énième négociation. Parmi les revendications syndicales, « la normalisation des statuts administratifs pour certains enseignants de l’Université. » Au sein de cette exigence le syndicat veut « le rétablissement des numéros de matricules » pour certains collègues les ayant perdus après avoir intégré l’enseignement supérieur.
A en croire les conférenciers, le ministre de la fonction publique (Fop) a donné son accord et une commission technique, composée du directeur général et l’informaticien de la Fop, le responsable des ressources humaines de l’Udc, et un représentant du Sneuc, a été montée afin de suivre le dossier. Mais, ils ont fait chou blanc malgré l’accord du ministre, selon le secrétaire du syndicat qui pointe de doigt le directeur de la Fop soupçonné d’ « une volonté manifeste de bloquer le dossier. »
« Le chef de l’Etat a des collaborateurs indociles. Il donne des consignes mais ne sont pas suivies. Nous sommes convaincus qu’il n’a pas croisé les bras sur cette question. Mais nous savons aussi que nos doléances ne lui sont jamais parvenues. Elles s’évaporent à mi-chemin. Et comme il est le père de cette université à laquelle il porter une attention particulière, c’est le moment pour nous de monter sur les toits dans l’espoir qu’il nous entende pour le bien être de l’Université, » déclare optimiste un conférencier.
Les démarches du syndicat pour obtenir gain de cause à ses revendications ont débuté depuis le 4 décembre dernier. Le même jour, des lettres de transmission et un procès-verbal seront envoyés aux ministères des finances, de l’éducation, de la Fop, à l’Université et au président de la République. S’en suivra un rappel du 18 janvier après deux semaines de silence radio. Les 20 et 23 janvier, le syndicat rencontrera respectivement le ministre de l’éducation et celui de fonction publique.
D’autres rencontres ont suivi jusqu’à ce 2 février où le Sneuc présentera au ministre des finances un rapport lui permettant de défendre le dossier au conseil de ministres de ce mercredi. « Nous ne voulons pas des promesses. Non ! Ce que nous voulons, c’est quelque chose de concret, » tranche Hassane Youssouf, le secrétaire. Amélioration des conditions des retraites ; normalisation des statuts de certains enseignants ; élaboration d’une politique d’orientation de la recherche ; stabilisation des ressources financières à l’Udc ; et, en fin, le respect des responsables syndicaux par les cadres administratifs de la fonction publique sont les principales revendications syndicales. « Les deux tiers de nos revendications reviennent au ministre des finances, » estime Youssouf Soidiki, le contrôleur du Sneuc.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores