Crise Ab-Aviation/Anacm : Les victimes s’en remettent au parlement
La compagnie AB-Aviation, ses passagers et se partenaires ont effectué une marche pacifique hier dans la matinée jusqu’à l’assemblée nationale. Accueillis par les parlementaires, ils ont demandé leur sort vis-à-vis de la crise que subit de plein fouet la compagnie aérienne depuis le 15 janvier dernier. Les parlementaires ont promis de donner suite à cette requête ce matin à 10h.
Le député Tocha Djohar en discussion sur l'affaire AB Aviation |
« Nous avons emprunté de l’argent pour évacuer nos enfants l’extérieur pour se soigner. Hélas ils sont bloqués là-bas, ne bénéficiant d’aucun soutien hormis familial. AB-Aviation nous a répondu qu’elle est dans l’incapacité de nous rembourser les billets. Cette réponse devait nous conduire à nous en prendre à la compagnie.
Mais puisque nous comprenons pertinemment la situation qu’elle traverse actuellement, qu’elle doit reprendre ses activités pour pouvoir répondre à nos attentes, nous vous demandons de faire de votre mieux pour mettre fin à cette situation », a formulé Abdou Ahmed devant les parlementaires, au nom des autres clients. Cette intervention sera suivie par celle du directeur technique de la compagnie qui dit ne pas comprendre pourquoi le directeur de l’aviation civile ne respecte ni son ministère de tutelle ni le parlement.
En effet, rappelons que le 23 janvier le ministère des transports a recommandé à Jean-Marc Heintz « lever les sanctions qui pèsent sur l’Avion de AB Aviation aujourd’hui même pour que le trafic reprenne normalement car beaucoup des passagers se trouvent coincés (…) et les sanctions ne sont pas d’ordre technique mais financier. » Une lettre qui sera suivi par celle du groupe parlementaire Haki mais également par le protocole d’accord signé le 4 février censé faire sortir les deux parties de cette situation.
Répondant à la requête des passagers, le député Tocha Djohar a d’abord tenu à faire un résumé de la situation du début à la fin et a promis de donner « une conclusion murie et reflechie » ce mardi à 10h après qu’ils auront consulté leurs juristes et les partenaires concernés par le dossier. Présent, le député Mohamed Msaidie a adressé un message à peine voilé au directeur de cabinet du président de la république lequel, aurait qualifié le protocole d’accord du 4 février de « nul et non avenu » car, rapporte-t-on, « les députés n’ont pas à se mêler dans des affaires similaires ».
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« Cette question nous concerne. Oui, ça nous concerne. Et nous nous battrons. Alors, qu’on arrête un peu l’orgueil et respecte les institutions », a lancé l’élu de Moroni Sud qui se demande comment une société serait-il en mesure de s’acquitter de ses dettes si elle n’est pas en activité. Même ton pour son confrère Tocha Djohar qui assure qu’aucune compagnie aérienne n’a jamais subit une telle « punition ». Anguille sous roche.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores