AB Aviation
Le ministère des transports a demandé au directeur général de l’aviation civile la levée immédiate de la sanction qui pèse sur un des deux appareils de la compagnie AB Aviation, depuis le 15 de ce mois. Une recommandation du ministère de tutelle qui tombe dans l’oreille d’un sourd, Jean-Marc demeurant toujours inflexible, du moins pour le moment.
« Je te recommande de lever les sanctions qui pèsent sur l’Avion de AB Aviation aujourd’hui même pour que le trafic reprenne normalement car beaucoup des passagers se trouvent coincés (…) et les sanctions ne sont pas d’ordre technique mais financiers. » C’est ce qu’on lit d’emblée dans le courrier de la vice-présidence chargée du ministère des transports, adressé au directeur général de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie ce lundi 23 janvier.
Photo d'archives - Un avion d'AB Aviation |
Cette réaction de la vice-présidence vient de confirmer les rumeurs selon lesquelles Jean-Marc Heintz avait pris cette décision « d’ordre administratif » sans avoir consulté ses supérieurs hiérarchiques. Le même courrier a tenu à convoquer le même jour le directeur de l’Anacm à des assises sensées permettre de « résoudre une fois pour toute ce contentieux embarrassant ». Assises auxquelles Jean-Marc Heintz devait se faire présenter par son « service financier, muni de la documentation nécessaire et justificative, relative à ce litige », tel que l’a précisé le secrétaire général de la vice-présidence.
Pour rappel, le directeur de AB Aviation, pris au dépourvu par le directeur de l’aviation civile qui a décidé d’immobiliser à partir du 15 janvier l’appareil immatriculé D6-ABA, avait rappelé dans son courrier du 16 janvier, que les équipes financières des deux parties devaient se rencontrer au préalable pour arrêter le montant définitif de la dette (lire nos éditions des 19 et 20 janvier). Or selon nos informations, l’Anacm a fait envoyer son chargé de communication aux assises qui commençaient ce lundi après-midi à la vice-présidence, au lieu de son comptable ou tout autre agent du service financier.
Contacté par nos soins sur leur présence à ladite réunion, le monsieur communication s’est excusé de n’avoir « pas de compte à [nous] rendre » à ce sujet. Un point inhérent à l’aviation civile, quand il s’agit d’envoyer balader la presse quand elle tape à sa porte. En tout cas de son coté le directeur de AB Aviation, également contacté, reconnait une dette (sur les taxes aéronautiques, Ndlr) de « 118 millions Kmf, » loin donc des 224 millions scandés par l’Anacm. De toutes les façons, la fin de la guéguerre ne s’annonce pas pour demain, et c’est AB Aviation qui en pâtit dès le début.
Le directeur de l’aviation est, jusqu’à preuve du contraire, ferme sur ses étriers malgré les recommandations de ses supérieurs hiérarchiques. Jusqu’au moment où nous bouclions ces lignes, la sanction frappée à l’avion de AB Aviation n’a toujours pas été levée. Et rien ne semble pouvoir faire changer d’avis au directeur de l’aviation civile, pas même la vice-présidence en charge du ministère des transports.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores